règlement de compte en banque
S'il demeure quelques histoires qui méritent vraiment d'être mises en scène, celle de cette équipe de policiers "intouchables" y figure sans conteste. La chute d'Al Capone dans cette ville corrompue de Chicago relève de l'acte héroïque digne et du message d'espoir pour toute une nation. Evidemment, tout n'est pas si manichéen, mais l'événement est assez marquant pour que beaucoup risquent à s'y plonger.
Brian de Palma n'aura pas connu jusque là un si grand succès, que ce soit aux Etats-Unis où dans le monde. C'est aussi l'occasion pour Sean Connery de donner une leçon de sobriété en raflant l'oscar du meilleur second rôle sous le nez de bonnes pointures telles que Denzel Washigton ou Morgan Freeman.
Moi j'aime bien les films de gangsters à De Palma en général. Ici, c'est clairement pas un échange nerveux à la scarface, mais la patte du réalisateur reste pourtant bien marquée. Les incorruptibles s'envole, retombe, surprend, donne l'impression d'avancer jusqu'au moment où les personnages nous disent que non ; ils entachent à peine les semelles du maître des gangsters. Mais on perd pas espoir ; surtout lorsqu'on voit notre Al Capone (dont la tête de De Niro colle incroyablement bien) sortir de ses gongs.
Néanmoins, on peut quand même douter de la légitimité de ces échanges policiers - gangsters. Par moment ça justifie une bonne scène de tirs, mais finalement, est-ce vraiment l'intérêt premier du film ? Vu le succès, c'est clair que oui. Mais peut-être les faire plus rare et plus oppressantes... Au fond nos policiers sont réellement plus des comptables. Ici, ce sont des cow-boys. Des cow-boys qui tirent à bout portant sur les méchants. Pour dire que cette équipe s'attaque à Al Capone, ils manquent cruellement de détresse et de doutes. Mais le doute ne les auraient-ils pas rendus justement corruptibles ? C'est un autre débat.
Les incorruptibles marche, d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire vraie, avec un final judicieusement choisi. Merci De Palma de nous faire redécouvrir l'histoire ; même si c'est parfois un peu poussif ; je m'en fiche, j'aime bien les scènes de flingues.