Chicago dans les années 30 est le meilleur cadre spatio-temporelle pour illustrer la période de la Prohibition qui tenta d’assécher le gosier de millions d’honnêtes travailleurs. Ce combat, vain, permit surtout d’injecter énormément d’argent dans le marché noir. Cette manne inespérée, alla directement dans les proches de la mafia ce qui la renforça considérablement. Entraînant une énorme corruption au sein de l’état, que ce soit au niveau politique ou de la justice, la Prohibition hissa des crapules comme Al Capone aux plus hauts rangs de la société. Pour lutter contre cet engrenage, des hommes tel qu’Eliot Ness furent chargés de nettoyer la ville.


Les Incorruptibles retracent la traque, si on peut l’appelée ainsi, d’Al Capone par Eliot Ness et ses trois partenaires triés sur le volet. Cette équipe d’incorruptibles allie professionnalisme, fougue, ingéniosité et une volonté de fer de mener cette mission à bien.


Outre la très bonne équipe d’acteurs (Kevin Costner, Sean Connery, Andy Garcia et Charles Martin Smith) qui forme les incorruptibles, il est important de saluer la formidable prestation de Robert De Niro qui interprète Al Capone. Cigare à a la bouche, plus un cheveu sur la caboche, l’acteur passe d’un visage jovial, enfantin, à un rictus bestial dans une explosion d’agressivité et de haine. Cette transformation quasi instantanée rend chaque scène avec Al Capone d’une intensité déconcertante. On parle rarement des rôles secondaires, mais le tueur de Capone, Frank Nitti, interprété par Billy Drago m’a particulièrement marqué. Costume blanc immaculé, visage blafard, tête de fouine, Nitti endosse un rôle convaincant d’ange exterminateur. Pour la petite histoire ce personnage a vraiment existé, mais son destin diffère quelque peu de celui du film. Il devint en effet le parrain de Chicago après l’incarcération de Capone.


Avec une mise en scène efficace et sobre, Brian De Palma redonne vie au Chicago des années 30 en utilisant de nombreux travellings, notamment pour la scène finale. Avec Ennio Morricone à la baguette, la musique a également un énorme impact sur l’ambiance des Incorruptibles, comme par exemple avec le thème Al Capone.


Les Incorruptibles, catégorisé dans les films de gangsters, n’est pas le chef d’œuvre de De Palma, mais il est vivement conseillé de le voir.

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le 18 sept. 2016

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Vincent-Ruozzi

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