Robert De Niro dans la peau d'Al Capone, ce n'était pas la peine d'y penser, c'était une évidence... Il est sans conteste la grande attraction de ce classique de Brian de Palma.
Et si je dis classique, c'est un peu dans les deux sens du terme, puisque outre son succès auprès du public il faut bien reconnaître qu'en dehors de quelques scènes choc Les Incorruptibles s'avère relativement sage et poli, parfois-même un peu lisse au niveau de ses héros... La faute en partie à une musique omniprésente engoncée dans ses violons.
Heureusement donc, des scènes plus fortes et plus violentes jalonnent ce polar...
La fillette du café introduit bien cette tendance, qu'une batte reprendra de volée, avant l'excellent faux interrogatoire ad patres, puis l'ascenseur repeint au rouge carmin, jusqu'à la descente du landau - dans un autre genre.
Seulement voilà, je trouve que le film manque un peu de rythme et qu'il y a deux scènes un peu faciles, la dernière précitée et le coup du gars au canif pour ne pas trop en dire...
Ca fait beaucoup de défauts pour une telle note en apparence, mais les dialogues relèvent bien l'ensemble, De Niro déchire, tout comme Sean Connery dans un autre style... Et puis 4 ou 5 scènes cultes c'est déjà beaucoup. Alors ajoutez à cela une photographie léchée et un scénario efficace, et le compte y est, même si je peux comprendre que les défauts soient rédhibitoires pour d'autres.
L'épilogue, avec sa morale moins pétrie de bons sentiments que ce à quoi on aurait pu s'attendre, conclut ce film avec les honneurs, malgré une musique de la victoire des plus irritantes venant quelque peu gâcher la fête...