Malaise et désillusion...
Hollywood en émoi devant The Artist, c'est la grande forme pour Dujardin. Et le succès outre-atlantique du frenchie de profiter à son film du moment : Les infidèles. Et s'il met certes les américains à ses pieds grâce au bijou muet d'Hazanavicius avec un impressionnant palmarès au compteur, notre Jean national s'inscrit depuis le 1er mars 2012 dans un tout autre registre, pour le moins curieux... Rassurons-nous, il n'était pas seul sur ce coup-là.
En effet, 7 réalisateurs se sont prêtés au jeu du film à sketches pour nous conter chacun à leur manière une vision, un point de vue, une analyse de l'infidélité masculine. Il y a donc de la matière à exploiter ! Mais elle se révèle ici vite difficile à modeler, et on en arrive à compter les infidèles comme des moutons... C'est pas de l'ennui, c'est plutôt du malaise. On échappera quelques petits rires timides, mais cela n'ira pas plus loin. Disons que l'humour n'est pas le point sur lequel on va capitaliser en allant voir le film.
Les sketches se font vite ressentir comme inégaux. On passe du malaise face à des moments embarrassants à des scènes pleines et intenses, dont une scène de ménage d'une pesanteur rare entre Jean Dujardin et Alexandra Lamy, ma préférée. Une autre avec Guillaume Canet nous fera rire un bon coup, la suivante nous propose une réunion des infidèles anonymes qui nous laissera sur notre faim... Gille Lellouche, sauvons-le un peu, s'en tire pas mal sur toutes ses scènes, son pote oscarisé nous offre également de beaux moments, mais nous l'avons connu en meilleure forme, avouons-le nous.
Un démarrage difficile, bien que très chaud, plusieurs longueurs et une inégalité claire entre toutes les scènes font de ce film une déception quant à la qualité attendue. Valorisons tout de même les points forts : Gille Lellouche, des personnages variés et attachants, et une bonne volonté de départ qui parvient à satisfaire tant bien que mal le spectateur au final, explosif dira-t-on...