Les Infidèles par Cypherox
'Tu crois que ca a été facile de te tromper ?!'
Le public rit de la goujaterie.
...
Mais si on se laissait prendre par la question, que se passerait-il ?...
C'est là toute l'ambivalence du film : on ne sait guère parfois s'il faut rire ou pleurer, et l'attitude ambiante du public démontre combien le sujet abordé (grand tabou tout juste écorné de quelques stéréotypes) reste encore bien peu débattu, soupesé, et considéré de front.
Et c'est tout le risque de ce film : n'être pris qu'à la plaisanterie.
Loin de ne se limiter qu'à une collection de mufleries, cet assemblage de 7 petits sketchs propose un petit panorama de l'infidélité, passant du potache au tragique, démêlant les causes et les effets, sans fausse pudeur ni tabou.
Libido rampante du pauvre gars (sketch du week-end d'entreprise), démon de midi de l'homme vieillissant, besoin de tendresse/considération de l'homme délaissé, homosexualité refoulée, maladie psychiatrique de l'homme 'déviant', en passant par la simple errance de l'inconscient (qui jugerait un peu tard qu'on ne l'y reprendrait plus...), encouragé par ses 'camarades' et aussi une permissivité ambiante peut-être excessive, sans oublier bien sûr la pure mufflerie du parfait goujat...
Ce petit tour d'horizon a le mérite de poser les questions sensibles et forcément dérangeantes pour lesquelles conventions et morales se montrent bien en mal de répondre.
Une chose est sure : à la sortie, en laissant traîner l'oreille, on pouvait noter que quelques langues étaient plus enclines à débattre de la chose, et c'est déjà un intérêt en soi.
Exercice intéressant mené avec tantôt légereté (sketch des infidèles anonymes de haute voltige ! :-) ), et gravité (sketch où Lamy donne la réplique à Dujardin, très juste dans le jeu), en orchestrant plutôt bien les genres.
Un 7 sans avoir à en rougir.