Associé à tort à une comédie, "Les infidèles" alterne plutôt les tons, et s'avère réussi malgré un résultat bancal inhérent à tout film "à sketchs".
Parmi les moments de faiblesse, on notera le segment d'Eric Lartigau, trop cliché pour réellement convaincre (un quadragénaire se tape une étudiante hystérique, fêtarde et insupportable) et celui, uniquement visible sur la version longue, de Jan Kounen, délire sympathique et complètement barré mais un peu trop lourd et pas franchement bien intégré au reste.
Naviguant entre comédie et drame, ceux de Michel Hazanavicius et d'Emmanuelle Bercot relèvent le niveau, le premier, un peu long mais drôle et touchant, parviendrait presque à nous rendre attachant son personnage de loser passant la nuit à essayer de tromper sa femme quand le second apporte une touche intimiste et parfois troublante malgré une réalisation trop auteurisante, sur un couple s'avouant son infidélité mutuelle.
Mais le meilleur du film, par ailleurs bien servit par son casting mené par l'excellent duo Dujardin / Lellouche, est dû aux sketchs impayables d'Alex Courtès, courts instants de comédie pure culminant dans un "Infidèles anonymes" jouissif et amené à devenir culte.
Concluant le film et le prologue sympathique mais oubliable de Fred Cavayé, le final signé du tandem vedette joue lui la carte de l'autodérision et de l'homosexualité sous-jacente entre ses deux salopards queutards et offre une conclusion bien fendard à un film imparfait et parfois un brin moralisateur mais ô combien sympathique.