Scorsese revisite Infernal Affairs à la sauce bostonienne, et en y ajoutant sa patte baroque et ostentatoire, et surtout une bande-son maligne et flamboyante.
Les infiltrés que Scorsese prend plaisir à tourner, lui qui adore mettre en scène le milieu des gangsters et des trafics de rues. On ressent l’amour profond du réalisateur à la ville de Boston et à sa population. C’est la distance qu’il prend avec l’œuvre originale : savoir s’ancrer parfaitement dans un nouveau milieu, avec de nouvelles règles du jeu.
L’ajout de nouveaux rôles ou de nouveaux arcs narratifs donne une nouvelle dimensions au film, qui brouille davantage les lignes entre vie privée et activités (il)légales. Le casting est extrêmement bon et la direction d’acteurs sublimes. Di Caprio parvient à casser son image d’enfant trop lisse, avec un personnage complexe, rongé par le remords, la solitude et le bafouent de ses principes.
Alors on peut toujours se demander, pourquoi vouloir à tout prix faire un remake d’un film que de toute évidence on admire ? Scorsese ajoute des éléments et des personnages, rallonge la durée de l’intrigue. Les infiltrés est un bon film, qui n’a que très peu de mauvais points (sauf finalement l’implication du FBI sur la fin dont je vois peu l’intérêt).
C’est très frustrant de voir un film qu’on apprécie, qu’on adore même, mais qui n’apporte rien à l’original.