J'ai eu l'impression de voir deux films et j'ai dû faire des pauses pour supporter le jeu amorphe de Lou de Laâge et de Vincent Macaigne.
Les Innocentes est tiré de faits réels arrangé pour les besoins de la dramaturgie : une médecin de la croix-rouge française (une assistante dans le film, la chef de l'hôpital de Varsovie dans la réalité…) se retrouve dans un couvent, appelée par une sœur parce que l'une des membres de la communauté va accoucher. D'une grossesse issue de viol.
Et cette prémisse est tellement pleine de promesses que j'ai voulu voir ce film dès sa bande-d'annonce.
Et le film tient une partie de ses promesses, avec pourtant l'impression d'être deux films à la fois :
− Un drame intime sur la foi et la rigidité du pouvoir religieux régalien.
− Un mauvais film avec de vrais problèmes d'écritures.
Car si de Laâge et Macaigne sont les vrais problèmes du films (avec des dialogues vraiment raté, le personnage de Macaigne ne servant à rien à part apporter un "premier rôle" masculin), les vrais stars du film sont Agata Kulesza et Agata Buzek qui jouent une paire de religieuses très efficace, tout en émotion contenue et en force.
Cette émotion se retrouve dans la photographie et la composition très soignée, dans les détails et le temps pris sur la vie des religieuses et des soignants… À se demander quel portion du scénario a été réécrite et dans quel sens. En cela c'est un film très fort, souvent poignant, étrangement beau et affreux à la fois. Et de temps en temps les acteurs français détruise l'équilibre construit dans les minutes précédentes.