C'est pétrifié par la peur que j'écris ces lignes, il apparait en effet que par je ne sais quelle manoeuvre divine, des personnes s'abonnent à mon compte, créant alors mécaniquement, par effet de pression, un bloquage créatif. Ou alors c'est autre chose...
C'est pétrifié, dans les sentiments qu'il pourrait essayer de communiquer, que j'ai estimé ce film. J'ai en effet trouvé que nous restions à distance raisonnable des personnages, il leur arrive des choses, mais nous ne faisons que les contempler. Quel est alors l'intérêt du film, si l'on ne s'identifie à personne ? Que l'on veuille communiquer des émotions, faire passer un message, divertir, ... Il faut que l'on puisse vivre le filme intensément, faute de quoi ce n'est qu'un amas de pixels (ou de cellulose).
C'est enfin pétrifié dans la forme que j'ai subi ce film : la mise en scène enchaine des clichés un peu trop gros, au point de devoir souffler de désapprobation de manière ostensible en regardant le film tant certaines situations sont montrées avec une finesse peu marquée.
Concernant les dialogues, et je crois que ce n'est vraiment pas la première fois avec un film d'Anne Fontaine, ils handicapent prodigieusement les acteurs : nous sommes encore dans une écriture des années 50, trop littéraire pour être vraie, et malgré la certaine fraicheur de jeu de Lou de Laâge, elle sonne souvent faux. Finalement, seul Vincent Macaigne s'en sort indemne (presque un peu trop car finalement ses personnages, peu importent les films, se ressemblent énormément), il a apporté chez moi les rares morceaux de vie que j'attendais impatiemment dans ce film.
La scène finale, imitant formellement un tableau, est finalement à l'image du film : bien trop immobile, bien trop plate.