La Seconde Guerre Mondiale est en soi formidable pour la quantité d'histoires que cela peut donner aux scénaristes avec la fameuse mention d'après une histoire vraie. Et c'est le cas de celle-ci, où les frères Bielski (dont Daniel Craig, Liev Schreiber, Jamie Bell) vont aller de leur Biélorussie natale vers l'Union Soviétique en traversant la forêt de leur enfance, mais dont les exploits vont attirer des centaines de Polonais qu'ils vont aussi emmener vers l'Est, sans que ça ne soit une partie de plaisir.
Il faut dire que ça démarre plutôt lentement, avec ces trois frères qui sont des archétypes des personnages de film de guerre avec le stratège (Daniel Craig), le chien fou (Liev Schreiber) et le jeune idéaliste (Jamie Bell), mais dont l'aptitude au combat ne fait aucun doute. D'ailleurs, il est à noter que les deux premiers y sont très bons, et que le scénario ne les présente pas comme des anges blonds, commettant eux aussi des méfaits, dont abattre des civils de sang froid.
Ensuite, il est difficile de ne pas penser à une métaphore de la Judéité, avec ces trois frères qui serait Abraham menant ses fidèles vers la Terre Promise, mais ça passe bien dans l'histoire, qui monte crescendo vers l'action, et là, on reconnait tout de suite la patte de l'excellent faiseur qu'est Edward Zwick, dont le combat final qui fait presque penser à de la guérilla tellement l'exploitation de cette (immense) forêt y a son importance. D'ailleurs, c'est aussi une très bonne idée de proposer un film de guerre se passant entièrement dans cette sorte d'immense cage qu'est une forêt, où le ciel y est constamment maussade, jusqu'à faire intervenir les intempéries, dont la neige.
Mais au fond, ce que je reprocherais au film, c'est d'être justement un film. Quand on voit le carton final, on sent le potentiel pour aller beaucoup plus loin, notamment dans l'exploitation avec les différents Polonais, car aussi vraie soit cette histoire, elle est incroyable.
Peut-être qu'une mini-série aurait été plus appropriée pour montrer encore plus le côté Abraham de ce film, par ailleurs réussi, mais qui se révèle au fond assez frustrant.