Les Lèvres rouges par Teklow13
Le film s’ouvre sur un jeune couple dans un wagon-lit. Ils viennent de se marier et se dirigent vers Ostende pour prendre le ferry et visiter la famille du marié. Mais le train a dû retard et ils sont obligés de passer la nuit dans un grand hôtel à Ostende. C’est l’hiver, l’hôtel est vide et ils sont seuls à déambuler dans les couloirs désaffectés et lugubres.
Jusqu’à ce qu’une comtesse (Delphine Seyrig sublime et troublante) et sa servante, arrivent, elles-aussi, pour passer la nuit.
C’est un film étonnant et totalement déroutant. Un film gothique et érotique, enveloppé dans une atmosphère sensuelle, envoutante et morbide, bercé par l’inquiétante musique de François de Roubaix, et la lenteur des mouvements de caméra qui se balade dans les décors de cet hôtel.
Il y a aussi un vrai travail sur le cadre, sur l’utilisation des couleurs et notamment du rouge.
Le réalisateur parvient à faire naitre des petits mystères dans tous les coins et au niveau de chaque personnage : de cette comtesse à sa servante, en passant par le marié, sa famille (il semble faire tout pour que sa femme ne traverse pas la Manche pour rencontrer sa mère), un inspecteur, un maitre d’hôtel,…
C’est un film de vampire qui ne se définit réellement jamais comme tel, assez unique, mais rappelant autant le cinéma de la Hammer, de Rollin, de Buñuel, de Brisseau voire, de façon très détournée, de Duras. Tout en assumant pleinement son socle de série B.
C’est une belle découverte.