Dès le générique on est prévenu, ce n'est pas l'adaptation du roman de Laclos qui nous sera donnée à voir, mais celle de l'adaptation théâtrale d'un obscur tâcheron.
C'est peu dire que tout est à chier dans ce film.
Ça démarre, au bout de 5 minutes on voit Valmont faire une déclaration d'amour incongrue et franchement flippante à madame de Tourvel, et bizarrement elle a l'air d'y croire. Un peu plus tard, quand il s'en va, en toute simplicité il lui claque la bise. C'est tout juste s'ils ne se check pas.
Tous les jours il prend le thé avec Mme de Merteuil (pratique, ça évite d'écrire), c'est l'occasion pour chacun d'eux de décliner la palette attendue et réduite de leurs limites d'acteurs. Ceci dit ces petits rendez-vous quotidiens restent bon enfant. À un moment on entend Valmont dire "the Volanges bitch", c'est dire comme ils sont à la cool.
Pour le reste, les lettres énamourées de Danceny à Cécile se réduisent ici à des billets avec "I love you" marqué dessus. Quand la Merteuil fait la synthèse de son existence, ça se résume à une maxime qui sonne comme un slogan pour une marque de sport : "Win or Die". Quand Cécile pète un plomb, Malkovitch rassure Merteuil avec cette phrase tout droit sortie d'un western (ou d'une chanson d'Aerosmith) : "She'll be soon back in the saddle" — bref on est largement en-dessous du niveau des pâquerettes.
Pour le reste, la mise en scène est plate, ce qui ne l'empêche pas de dérouler des rebondissements indignes du pire des vaudevilles, à grand renfort de mimiques, de grimaces, de Valmont caché dans le placard, de quiproquos que même la troupe des Deux Ânes hésiterait à présenter à son public.
Il y a des trucs vraiment risibles. Par exemple, ce qui déclenche la jalousie de Glenn Close, c'est que Pfeiffer est un bon coup (Pfeiffer qui par ailleurs garde le sourcil levé pendant tout le film comme si elle était sur un shooting pour Vogue). L'ultimatum de Valmont qui gueule littéralement qu'il veut tirer son coup est pas mal non plus, tout autant que la réponse stallonienne de Merteuil ("War", mais ç'aurait pu aussi bien être "Adrienne").
Le pic du film est atteint avec l'abominable scène de rupture, tellement mauvaise qu'on est gêné pour tout le monde.
Bref il n'y a rien à garder dans cette bouse. J'avais mis 3 pour les costumes mais en vérité ça ne vaut rien donc 1.