Big City Lights
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Charlie Chaplin nous fait ici du « c’était mieux avant », en refusant la technologie du parlant que lui autorise désormais le septième art. Ainsi, il préfère poursuivre son aventure (le temps de deux films) dans le genre muet, sans omettre toutefois de sublimer son personnage de pantomime. Malgré l’absence de dialogue vivant, le film est sonore, et le réalisateur s’occupe aussi de la musique. La comédie s’intéresse au thème de la cécité, de la richesse et de la pauvreté, donc d’inégalité sociale, ainsi que de la dépression. Dans ses ressorts comiques, le film aborde l’alcoolisme d’une manière maladroite et très peu subtile, comme si finalement en 1930, boire relevait plus du jeu que de l’addiction.
Charlie Chaplin réussis son coup avec « Les Lumières de la ville, et créer un autre chef-d’œuvre du cinéma, grâce à son histoire empreinte d’émotion. Ainsi on passera de la comédie à la tristesse de certaines situations, et de la gravité à l’espoir. Les gags visuels sont très réussis, et je connaissais déjà quelques scènes cultes sans même savoir qu’elles appartenaient à ce film (par exemple la vendeuse de fleurs qui arrose Charlot). Le divertissement fonctionne à merveille et on est sûr de passer un bon moment.
Toutefois, je vais devoir être rabat-joie, car je trouve que l’œuvre ne manque pas de défauts. Je la trouve, pour ma part, moins cohérente que « Le Kid », que j’avais particulièrement apprécié. Notamment à cause d’un manque d’homogénéité dans ce qui se passe à l’écran, ainsi on aura parfois l’impression qu’il y a un film dans le film, l’épisode du combat de boxe, par exemple, est repris d’un autre film de Chaplin. La séquence est trop longue, trop distincte, elle casse complètement le rythme en créant un déséquilibre avec l’intrigue centrale. Au même titre que la séquence onirique dans « Le Kid », la séquence de la boxe ici semble combler un vide. Aussi, je trouve que le résultat global manque de poésie, excepté la scène finale qui est sublime. Mais, si elle est magnifique, la conclusion nous laisse sur notre faim et j’aurais aimé découvrir ce qu’il advient après.
En substance, le film manque d’harmonie, il y a de très belles séquences et d’autres quasiment inutiles. Cela n’entrave en rien la qualité globale du spectacle, qui est particulièrement divertissant. Ce ne sera pas mon Chaplin préféré, mais j’ai passé un très bon moment.
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Créée
le 14 sept. 2020
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