C'est un sujet tout simple de polar qui tire sa singularité de la mise en scène caractéristique d'Aki Kaurismäki: plans fixes, lenteur, visages tristes et impassibles de personnages n'exprimant jamais aucune émotion. Pas même le principal d'entre eux, le vigile taciturne et solitaire Koistinen, dont la morne et maussade existence va pourtant connaitre quelques soubresauts à cause de la duplicité d'une belle blonde rencontrée par hasard...ou pas.
Ses déboires futurs n'arracheront à Koistinen, dont l'entourage ne prononce, soit par mépris, soit par indifférence, jamais le prénom, pas la moindre réaction, conformément au ton neutre du film; et c'est pour cette raison qu'on ne sait pas si on doit en faire une comédie ou un drame... L'absence d'expressions ou de sensations affichées des personnages installe néanmoins, par son caractère irrationnel, une certaine causticité. Singulier sur la forme mais nécessairement minimaliste, le film manque de fond. C'est sa limite en tant qu'exercice de style.