Perplexe... C’est le sentiment qui prédomine après avoir vu cette œuvre. Un film acclamé un peu partout et porté aux nues par la critique (surtout parisienne et élitiste, mais bon) et bien sûr récipiendaire du César du meilleur premier film. Alors qu’en face se trouvaient le documentaire « La Panthère des neiges » mais aussi l’excellent film de genre « La Nuée » et surtout « Gagarine ». Des concurrents, à notre sens, qui méritaient bien plus ce prix que ce film ennuyeux et au déroulé erratique. « Les Magnétiques » fait clairement partie des œuvres qui laissent dubitatifs et encore plus quand on sait à quel point les avis semblaient dithyrambiques. S’il y a un certain parfum de nostalgie sympathique, bien rendu et incontestable, pour le reste...
On ne peut pas dire non plus que Vincent Maël Cardona soit manchot au niveau de la caméra. L’image est plutôt soignée et il nous gratifie de quelques plans très esthétiques (la scène d’amour éclairée aux phares de voiture devant une usine est visuellement très agréable) et des séquences bien senties (la scène de club à Berlin). C’est plutôt au niveau du rythme, du scénario et des thématiques que le bât blesse. On part sur un état des lieux des radios pirates avant l’élection de Mitterand en 1981 qui aboutit à la libération des ondes. Qu’en fait le script? Pas grand-chose au final puisque la suite vogue vers d’autres horizons alors que cela semblait être le cœur du film. La bande originale est même plus que décevante pour un film de la sorte. Puis on suit le personnage principal dans son service militaire pour une succession de scènes peu engageantes et enfin terminer sur un triangle amoureux contrarié pas beaucoup plus palpitant.
Au final, « Les Magnétiques » emprunte pas mal de directions et de chemins narratifs mais finit surtout par faire du surplace. Et on se demande une fois la projection terminée ce qu’a bien pu vouloir nous dire Cardona avec son premier film. Il plaira peut-être à certains nostalgiques de cette époque, cette jeunesse gauchiste revigorée par l’accession au pouvoir du président socialiste. Mais, de la même manière, le cinéaste ne tire pas vraiment parti de la connotation politique du contexte dans lequel évoluent ses personnages. Quant aux acteurs, ils ne livrent pas de compositions particulièrement mémorables et Timothée Robart n’a pas le charisme nécessaire pour le rôle. Bref, un coup dans l’eau dont on se demande encore pourquoi tant de louanges.
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