« King Solomon’s Mines » est un célèbre roman d’aventures, qui a fait l’objet de moult adaptations au cinéma. Parmi les plus connues, cette version de 1950, qui jouit d’un joli succès à l’époque. Avec notamment plus de 4 millions d’entrées en France !
Ce succès s’explique sans doute par les gros moyens mis dans la production. En particulier l’idée de tourner en Afrique ces aventures d’Allan Quatermain, à la recherche du mari disparu de sa cliente, qui tentait de découvrir les légendaires mines du Roi Salomon.
Ainsi le film aligne les beaux paysages, et les vrais animaux (on est loin de stock-shots de documentaires !). Donnant un vrai parfum exotique. Et, pour le spectateur de l’époque, la sensation de voyage.
Le hic, c’est que l’ensemble souffre de trois gros défauts.
D’abord, l’absence de vrais enjeux narratifs. Il apparait clairement que notre héroïne va tomber dans les bras d’Allan Quatermain. Si bien que retrouver son mari n’est plus la préoccupation du spectateur ! Tandis que le personnage d’Umbopa, qui révèle son importance dans le dernier acte, voit sa sous-intrigue totalement sacrifiée. Enfin, chose incroyable, tout le monde semble se moquer éperdument des fameuses mines et de leur contenu précieux !
Deuxième souci, l’absence d’un vrai antagoniste. Il y aura bien une ou deux figures nauséabondes, mais elles sont rapidement expédiées et n’auront pas vraiment d’emprise sur le récit. Les éléments naturels seront les seules vraies menaces, ce qui est dommage. Je n’ai pas lu le roman, j’ignore si cela vient de là. Mais en tout cas, la version de la Cannon de 1985, qui s’inspirera clairement de « Raiders of the Lost Ark », corrigera allègrement le tir en intégrant au récit des Allemands belliqueux…
Dernier problème, la mise en scène demeure relativement fade. C’est peut-être du à la production troublée, Compton Benett ayant du quitter le navire en cours de route, pour être remplacé par Andrew Marton. Toujours est-il qu’aucun des deux ne semble avoir les épaules pour rendre épique cette aventure pourtant tournée localement. Par exemple, les altercations avec des animaux se réduisent trop souvent à des champs / contre-champs limités.
Néanmoins, le film a quelques atouts. Un tandem principal qui fonctionne bien (Deborah Kerr et Stewart Granger). Une jolie séquence près d’une cascade. Et parmi les morceaux de bravoure, la séquence des animaux fuyant la savane en flamme vaut son pesant de cacahuètes.
A l’arrivée, ce n’est clairement pas un grand film d’aventure. Je lui préfère même la version de la Cannon. Mais il faut reconnaître son ambition pour l’époque.