"Les Moissons du Ciel", après la réussite de "Badlands", fait entrer Terrence Malick au panthéon des grands artistes du cinéma, au côté peut-être d'un Kubrick, dont il partage clairement le goût les entreprises métaphysiques plutôt que du détail psychologique : son travail, essentiellement formaliste, use de tous les artifices techniques du 7ène Art (image, lumière, montage, musique et sons) pour auréoler tout ce qu’il montre d’un vernis de beauté majestueuse et crépusculaire. Malgré son point de départ socio-politique (la dépression), Malick s'intéresse d'abord à ce que le monde a d'intemporel, de suprêmement permanent, ses personnages, animés d’hésitations, de volontés partiellement réalisées ne pouvant prétendre au même intérêt que le monde parfait dans lequel ils évoluent. Ce parti pris s'accompagne d'une liberté narrative remarquable, le cinéaste procédant davantage par associations d’idées, et rassemblant ses images dans une optique avant tout symbolique. Le résultat est un film au fantastique pouvoir hypnotique et enchanteur... [Critique écrite en 1978]

Créée

le 9 janv. 2017

Critique lue 443 fois

9 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 443 fois

9

D'autres avis sur Les Moissons du ciel

Les Moissons du ciel
Aurea
10

Une vision panthéiste, une ode élégiaque à la nature

Il paraît que ce film, pourtant récompensé à Cannes à l'époque, fut un échec commercial, ce que j'ai du mal à croire tant je suis encore sous le choc d'une réalisation qui est un véritable poème...

le 1 août 2011

136 j'aime

100

Les Moissons du ciel
Sergent_Pepper
8

Au commencement étaient les herbes

Il fut un temps, aujourd’hui reculé, où Malick racontait des histoires. Revenir aux origines de son cinéma, avant la grande ellipse de sa carrière et son retour désormais un peu trop prolifique,...

le 9 janv. 2016

100 j'aime

8

Les Moissons du ciel
Nushku
10

East of Eden

Days of Heaven se savoure comme un poème mis en image. L'histoire est simple, certains diront simpliste, changée en cours de tournage. Elle est tout en suggestions, en non-dits et il est fréquent de...

le 7 déc. 2010

76 j'aime

11

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

205 j'aime

152

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

191 j'aime

115

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

190 j'aime

25