Tiré du roman éponyme « Mazes and Monsters » de Rona Jaffe, Les Monstres du Labyrinthe est un film de 1982 qui raconte l'histoire de 4 adolescents tout juste entré en fac et qui s'adonnent dès leurs temps libres à un jeu de société mettant en scène l'univers de l'héroïque fantasy. De simple passe temps le jeu prendra de l'importance, jusqu'à devenir addictif et mettre en danger ses participants.
On peut voir dans le jeu « Les Monstres du Labyrinthe » un reflet du jeu de rôle moderne, à travers le jeu vidéo notamment, grande productrice de monde imaginaire où chacun y crée son avatar. Le plus connu de tous est probablement « World of Warcraft » dont les symptômes lié à son utilisation sont, de façon troublante, très similaires : addiction, échecs scolaires, impulsivité, autarcie, perte de repères, schizophrénie. Loin d'être une règle générale ses problèmes existent en grands nombres et offrent un côté réaliste et contemporain aux risques de ce jeu de société. Réflexion intéressante donc que les dangers du jeu de rôle, véritable exutoire de l'imaginaire qui peut amener certains sujets fragiles à s'y emprisonner et y perdre toutes réalités.Idée intéressante, tant mieux car c'est là l'unique qualité d'un film désespérant d'interprétation et de mise en scène, qui se fait se succéder les clichés en tout genre et l'amateurisme de sa production.
Car des clichés il y en a en veux tu en voilà, elle concerne principalement les relations entre les 4 personnages principaux et plus particulièrement ses liens amoureux, morceaux choisis : « les garçons ne pensent qu'à coucher » « tout le monde me prend pour un dragueur, tu te rends compte de l'effet que ça fait sur les filles qui ont un peu de cur ? » « je t'ai toujours aimé et je n'ai jamais su te le dire » « je préfère jouer les idiotes avec les garçons car si j'ai l'air trop intelligente je leur fait peur » autant de caricatures dont le film est pourvues et qui empêchent toutes crédibilités.
Afin de rendre de l'intérêt à une intrigue qui en manque cruellement, Steven H.Stern surjoue et dramatise chaque scènes, mêmes les plus vides, ainsi on assiste à des instants surréalistes tel que les déductions d'un Policier qui, d'une simple disparition sans preuves aucunes , en vient à la terrible conclusion d'un meurtre de sang froid. Sans parler du sérieux avec lequel s'implique les 4 adolescents dans leur jeu de rôle, assez hilarant. Vous l'aurez compris tout tourne autour des 4 acteurs principaux, dont la présence de Tom Hanks n'aura échappé à personne, et dont la maxime selon lequel tous les grands acteurs ont leurs navets se vérifie. Mis à part la piteuse interprétation de la future star, le reste d'un casting toujours inconnu ( quelqu'un s'en étonne ? ) est à son tour chaotique, peu aidés par des dialogues exaspérants de ridicules dont le grand thème semble la caricature ultime de la jeunesse, d'une niaiserie absolue.
Tout est raté donc, les décors aussi, jusqu'à provoquer le rire, entre autre : un monstre digne des pires Maisons hantés de foires aux manèges, en guise de représentation du couloir de la mort : un tuyau de construction de chantier, sans parler d'une grotte en carton pâte, autant de signes d'amateurismes pour un film d'amateur qui semble avoir été conçu avec trois francs six sous ( quelqu'un a t'il déjà compris cette expression ? ).
Interprétation, mise en scène, scénario, dialogues, décors, tout à un air de série B pour un bon gros navet qui se sauve uniquement par son sujet, sous exploité et juste effleuré, qui a le mérite de rester d'actualité. Rien de suffisant pour mériter un visionnage urgent, ni lointain d'ailleurs, mieux vaut finir sur une citation de la seule bonne référence ( Le Seigneur des Anneaux ) de ce ratage complet : « fuyez, pauvre fou! ».