Si vous avez détesté ce film, je suis d'accord avec vous. Si vous l'avez adoré, je suis aussi d'accord avec vous. Mon expérience personnelle fut assez indescriptible et j'ai moi même du mal à comprendre ou à mettre en mots ce qui s'est passé. J'accorde donc au film la note maximale, puisque l'effet qu'il a eu sur moi reste à ce jour inédit dans mon périple cinéphage. Au bout d'une heure trente de visionnage, quelque chose s'est brisé dans ma tête. J'ai été pris d'un fou rire irrépressible, interminable et inexplicable, d'une ampleur que je n'ai jamais vécue devant un autre film. Je riais aux larmes sans savoir pourquoi ni comment m'arrêter, comme si l'absurde absolu de cette voiture tournant en rond au rythme des ricanements goguenards des personnages m'avait finalement rattrapé pour me cramer le lobe frontal à bout portant. Herzog n'avait probablement comme but que de réaliser un film pouvant frapper l'esprit du spectateur. Il semble que ce fut mission accomplie en ce qui me concerne, bien que je reste parfaitement incapable de l'expliquer.
Petite anecdote gratuite qui, je l'espère, justifiera davantage la lecture de cette critique : Durant le tournage, un des comédiens fut percuté par la voiture, puis partiellement brulé dans la scène de l'incendie des pots de fleurs. En conséquence, Herzog décida de retirer du script une scène qui voyait ce même comédien plonger tête la première dans un cactus. En réalisateur compatissant et soucieux de ses acteurs, il jugea préférable de s'y précipiter lui-même à la fin du tournage en signe de soutien, affirmant par la suite "qu'il était bien plus aisé de s'y jeter que de s'en extraire".
De rien.