Les Noces funèbres par Fritz Langueur
Depuis plus de vingt ans, Tim Burton porte son génie vers la création d’une œuvre unique, personnelle et sublime. A chaque film, il assemble les éléments d’une étoile qui le fera briller au firmament des légendes du cinéma. Avec « Les noces funèbres », il compose l’une de ses plus belles branches. Pour adapter ce conte russe, il a opté pour le principe d’animation de la « stop motion ». Audacieux, mais pas novateur puisque « L’étrange Noël de M. Jack » (autre chef d’œuvre) bénéficiait déjà de cette technique. Sauf que 10 ans se sont écoulés et que nous avons gagné en fluidité et en précision des mouvements pour atteindre la perfection. Mais loin de se contenter de cet exploit, Burton amplifie encore le rendu final dans la construction même du scénario. Ce n’est pas un simple film, on tendrait même vers la mise en scène d’un opéra bouffe. Avec un découpage en actes équilibrés, des situations burlesques ou plus dramatiques, des grands tableaux scéniques foisonnants en personnages et en décors grandiloquents. Le tout mirifiquement mis en musique par la partition de Danny Elfman, la plus musicalement accomplie à ce jour. Victor, Emilie, Victoria et tous les protagonistes, ne sont pas seulement des êtres animés. Ils ont une âme, et l’on ne peut s’empêcher d’éprouver à leurs égards un gigantesque attachement. A ce niveau de virtuosité, on touche le divin !