Un pamphlet cinématographique qui dénonce courageusement les élites qui nous imposent leur discours
Le jour, drapé dans cette superbe toge de l’indépendance, coiffé du bonnet de l’objectivité et chaussé d’une paire de pluralismes, le média bienveillant informe le citoyen afin de permettre d’éclairer ses choix en toutes connaissances de cause. La nuit, nu, il est tel que dénoncé en son temps par Paul Nizan, un repaire de gens issues du sérail, de la même classe, qu’ils soient patrons, journalistes, experts, politiques tous nous resservent ce discours de classe dominante qui nous dit de faire confiance au marché, taisent les voies différente, cachent des informations et crachent sur la révolte populaire.
Si Gilles Balbastre et Yannick Kergoaten en étaient restés là, j’aurais trouvé le film plaisant.Hélas, ils tombent dans les travers idéologique de notre temps, nous exhibant les trois mamelles du gauchisme bobo: Le complot, la simplification, la caresse dans le sens du poil du spectateur pré convainque.
Oui, les politiques, les patrons, les journalistes sortent du même moule, des mêmes classes sociales. Ce qui est exprimé dans les médias, est le discours dominant. Oui, mille fois oui, mais.
Mais les média créaient il le discours dominant, ou en sont ils également victime ?
Les médias sont des entreprises, Comme dans toutes entreprises les salariés adhérent à la « culture »d’entreprise, c’est l’adhésion du corps, de l’intelligence, de la réflexion, de l’affection du salarié envers son entreprise, son travail. L’aliénation physique et psychique. Si vous êtes déviant on vous taxera de mauvaises esprit, de râleur, on vous dira « non, mais c’est toujours mieux que rien ». Essayez de critiquer une décision d’un de vos chefs pour voir.
Bin Les média c’est pareil, TF1 ne parle pas des fissures dans la centrale de Bouygues, oui, mais pas de complot, pas de consignes secrètes, juste une soumission de l’employé envers son entreprise, ce n’est même pas de l’auto censure, c’est seulement de l’aliénation. C’est pour ça que Duhamel dit que la concurrence favorise l’indépendance de l’information ce que l’employé Bouygues ne diras pas, l’employé Libération le diras.
Les médias sont des entreprises, elles cherchent donc à gagner de l’argent. En ce moment c’est la pub qui paye, il faut donc recruter des auditeurs, des lecteurs, des téléspectateurs. C’est l’objectif premier, donc comment attirer et fidéliser ?
En ne choquant pas, en livrant ce que l’on a envie d’entendre. Non, le discours dominant n’est pas une propagande habille discutée entre patrons et trotskiste qui ont réussis. C’est juste ce que l’on a envie d’entendre. Les auteurs du discours dominant c’est nous.
Enfin.....C’est eux. Parce que moi je lis le Diplo, pas Les échos, et je regarde les Nouveaux chien de garde, pas L’amour est dans le pré.
Un autre discours est possible !
Mais là aussi n’y a-t-il pas des experts autoproclamé, là aussi n’y a t-il pas des idéologues, des politiques ? Est-ce que moi là tout de gauche que je suis, tout bien informé que je suis, je ne génère pas un autre discours dominant tout aussi déconnecté du réel et aliénant que l’autre ?
Ce sont ces questions que j’aurais bien voulus voir traité dans ce documentaire.
Le film nous livre du prémâché idéologique, une petite douceur facile à avaler, des coupables, des gens à détester sans ouverture de perspectives sur le sujet. Il ne nous rend pas plus intelligent. Bref un film d’indigné et non un film de révolté.