Journalistes, politichiens, indépendance de la presse, copinage et petits fours
Les nouveaux chiens de garde est un film coup de poing qui attaque avec violence le monde du journalisme, et remet en question l'indépendance médiatique.
A la réalisation nous retrouvons Yannick Kergoat qui a collaboré avec des cinéastes tels que Costa-Gavras ou encore Cédric Klapisch et Gilles Balastre un journaliste pigiste. L'association de ces deux corps métier donne à voir un film de qualité et engagé qui dresse un constat navrant de
nos journalistes tant respectés qui deviennent les vitrines, et porte paroles de nos politiciens.
Avec l'arrivée des nouvelles technologies, les médias se sont multipliés en masse. Il y a quelques années seul une ou deux chaînes existaient. Le rôle des médias a toujours été important, ce sont les intermédiaires entre le haut : les politiques et le reste de la société : du cheminot à l'intellectuel, de la bourgeoisie aux classes moyennes et plus populaires. Ils ont le pouvoir d'être entendus par tous les français et de redistribuer l'information, mais nous constatons que l'information transmise est imprégnée d'un certain pris ( politique ). Les choix d'articles, d'émissions, d'invités ne sont plus laissés au libre arbitre ce sont les renvois d'ascenseurs, le copinage, et autres qui dirigent ces initiatives.
Qu'est ce qui différencie un journaliste d'un politique au final, quand on sait que les articles rédigés
sont sous la coupe d'un chef éditorial lui même sous les ordres d'un patron, le propriétaire du groupe, l'ami d'un politique et le voisin de table du prochain repas au fouquet's.
Quand Lagardère nous endort sur la question de l'indépendance médiatique :
« C’est quoi l’indépendance en matière de presse ? Du pipeau. Avant de savoir s’ils sont indépendants, les journalistes feraient mieux de savoir si leur journal est pérenne* . "
Alors que ce dernier est un homme d'affaires qui détient plusieurs radios, journaux et magasines...
Un constat qui fait frémir quand on sait que les hommes d'influences détiennent entre leurs mains les médias qui font le plus d'audimat parmi les français.
On reconnaît au documentaire une justesse dans les propos une originalité dans le montage, et un certain parti pris. Peut être trop, un constat noir et pessimiste du monde médiatique, alors qu'il y a encore des groupes de presse audiovisuels qui survivent et sont totalement indépendants.
Note personnelle :
Je pense qu'il est important de voir ce genre de documentaire que l'on soit de n'importe quel bord politique ou justement quand on ne s'y intéresse pas.
Tout citoyen doit-être sensibilisé à la question car l'influence des médias est capitale et nous sommes sous leur influence : des fidèles téléspectateurs ou auditeurs.
Rien qu'à voir le déferlement médiatique suite aux attentats de Paris en Novembre 2015, ou
sur l'affaire Merah quelques années auparavant. Les médias sont dans une course au scoop, à la dramatisation des évènements et j'en passe.
Par contre il ne faut pas voir le mal de partout, et penser que tout le système d'information est mauvais ou sous influence.
Mais il est nécessaire aujourd'hui plus que jamais, de choisir ses lectures, ses émissions et croiser ses sources, savoir distinguer un article qui peut manipuler l'opinion publique et un article qui informe.
Pour exemple, j'ai lu un article du Parisien ( groupe LVMH, Bernard Arnault, au sujet des nuits debout, le journaliste a bien spécifié que le jeune interrogé arborait un briquet aux couleurs du communisme, et il a largement insisté sur des critères physiques qui renvoyaient à un jeune révolutionnaire anarchiste. Il était question dans l'article des dégradations suite au mouvement etc. Donc l'article était orienté politiquement, et le sujet n'était pas pris au hasard. Le français moyen qui lit le parisien s'imagine un mouvement hippi anarchiste, pensant que des révolutionnaires et 68tard prennent possession de la France. D'ailleurs les propos du journaliste concernant les membres du mouvement étaient déplacés et irrespectueux. J'ai été choquée et à la suite de cet article, j'ai vérifié le patron et j'ai découvert que Monsieur Arnault en étant le dirigeant comme de par hasard....
Conclusion : Le français moyen n'est pas politisé, qui s'en fout, qui ne se cultive pas, qui ne lit pas, se laisse convaincre par un seul article au lieu de se faire un avis par lui même et d'aller chercher d'autres sources de lecture. Alors son cerveau va tirer quelques mots de l'article qui donnera un propos plein de stéréotypes. Un prêt à penser pour le bien de tous.
On est gouvernés par un panier de crabes où l'homme d'affaire est copain avec le journaliste qui est copain avec le politique, les trois se mélangeant et nous devons être vigilant.
Je ne suis d'aucun parti politique, mais j'ai un profond goût des choses justes, de l'égalité et surtout je respecte les minorités ; le français moyen à qui l'on donne un prêt à penser, comme on donnerait du grain à une poule.
JE RECOMMANDE !!!