Julie,employée de bureau transparente,est comme toutes ses collègues amoureuse du beau Marco,son supérieur hiérarchique,qui est aussi le fils du patron.Pour lui rendre service,elle accepte de garder son fils le temps d'une soirée et,pour occuper le môme,elle lui conte l'histoire de Cendrillon en se projetant dans le personnage et en transposant dans les autres protagonistes tous les gens qu'elle côtoie.Si vous connaissez ce dispositif scénaristique c'est normal car c'est exactement le même que celui des "Nouvelles aventures d'Aladin",d'Arthur Benzaquen,sorti en 2015.Et ce n'est pas un hasard puisque les deux films,ainsi qu' "Alad'2",qui arrivera en 2018,ont le même producteur,Daniel Tordjman,et le même scénariste,Daive Cohen,tandis que Lionel Steketee,le réalisateur de ce "Cendrillon",sera également aux commandes d' "Alad'2".On a assisté à partir de 2015 à une espèce de vague dans le cinéma français qui a porté à l'écran de vieilles histoires populaires,déjà toutes traitées en dessin animé par Disney,en les cuisinant à la sauce néo-comique.On a donc vu en 2015 le premier "Aladin" et "Robin des Bois,la véritable histoire" d'Anthony Marciano,puis "Cendrillon" en 2017 suivi d' "Alad'2" en 2018,avec une large présence parmi les acteurs de ces films des vedettes du stand-up hexagonal comme Kev Adams,Eric et Ramzy,Audrey Lamy,Jamel Debbouze,Booder,Max Boublil,Ary Abittan,Patrick Timsit ou Malik Bentalha.Ici c'est Arnaud Ducret et Jérôme Commandeur qui sont de service.On retrouve donc dans "Cendrillon" les qualités et les défauts du script d' "Aladin" puisque Cohen nous fait un copier-coller.C'est souvent très drôle,l'humour s'appuyant essentiellement sur les anachronismes,mais ça ressemble plus à une suite de sketches qu'à un film,d'autant que le système des aller-retours entre le conte d'époque et la réalité contemporaine n'est vraiment pas une bonne idée et alourdit considérablement la narration.De plus,on reprend le gimmick vu dans "Aladin" qui consiste à montrer plusieurs fois la même scène en la modifiant après que les enfants auditeurs aient protesté contre les développements narrés par le conteur,ce qui ne fait qu'empirer les choses.Pour le reste,le script suit dans les grandes lignes l'histoire originale de Charles Perrault mais en change beaucoup de paramètres.Par exemple,les filles de la vilaine belle-mère sont plutôt sympas comparées à celles du conte,et Cendrillon préfèrera finalement un autre homme,l'autre fils du roi absent de la version Perrault, au prince,lequel est un crétin certifié.Des personnages d'autres contes apparaissent et il est ainsi fait référence à "Blanche-Neige","La belle au bois dormant" ou "Le petit chaperon rouge",tandis que la bonne fée n'est pas la marraine de l'héroïne mais un travelo joué par Andy Cocq qui était d'ailleurs aussi un efféminé dans "Aladin".Ce n'est pas toujours désopilant mais de nombreux gags fonctionnent,comme le bal des prétendantes transformé en speed dating,le roi qui ignore totalement son fils aîné,allant jusqu'à oublier son prénom,le prince qui refuse d'embrasser la Belle au Bois Dormant en voyant le défilé de mecs à l'hygiène buccale douteuse qui l'ont précédé ou encore Cendrillon qui lâche les loups sur le Petit Chaperon Rouge pour leur échapper.Les acteurs sont excellents et jouent le jeu à fond.Marilou Berry est très séduisante et ne manque pas d'abattage en Cendrillon tantôt souillon tantôt princesse,et c'est une bonne initiative que de lui avoir donné pour marâtre ignoble sa véritable mère Josiane Balasko,qui excelle en infecte persécutrice.Didier Bourdon,en roi queutard à la ramasse impose sa traditionnelle justesse et Arnaud Ducret est parfait en prince abruti qui ne rêve que plaies et bosses,tout comme Vincent Desagnat qui incarne finement son frangin effacé qui se croit humoriste mais ne fait pas rire.Quant à Jérôme Commandeur,il donne un vrai relief au duc,cet homme manipulateur qui est l'âme damnée du roi.