Oubliez les Expandables !
Oubliez les Bons Baisers d'Athènes vieillissant et les Commando de Sa Majesté en demi-teinte !
Voici des héros, des vrais: voici les Oies sauvages !
Un vol majestueux de valeureux guerriers et espions au grand coeur, dans toutes les acceptations du terme, qui ne craignent ni l'âge, ni l'effort et sont idéalistes qu'ils le professent ou non.
Un vol bondien à plus d'un titre, chorégraphié par John Glen (tous les James Bond de Rien que pour vos yeux à Permis de tuer, sans compter les nombreux autres auxquels il a participé), par Maurice Binder, célèbre orfèvre des génériques de 007 dont on retrouve plus que jamais la patte dans ce film et par Syd Cain, l'un des plus fameux architectes de décors de la franchise EON ! Sans parler de la chanson générique, superbe, aux accents bondiens !
In this flight, we are all time high !
Un escadron de belles volailles quatre étoile:
Richard Burton (Cléopâtre, La Grande Menace), qui a failli camper le célèbre espion dans 78 Longitude West de Kevin McClory et Ian Fleming, excellent en chef d'opération comme en mercenaire faussement cupide. Tout en charisme, surtout en Version Française, porté par le ténor Jean-Claude Michel très en forme, qui nous fait presque regretter que ce personnage ne soit pas incarner par Sean Connery. Ce qui eût permis un duo d'exception avec ...
Roger Moore (Le Saint, Amicalement vôtre et, bien entendu, James Bond - de Vivre et Laisser Mourir à Dangereusement vôtre), flanqué de son sempiternel mais tant espéré Claude Bertrand en Version Française. Le gentleman se fait plus froid et sombre que d'ordinaire, pour notre plus grand plaisir et s'adapte à merveille à ce rôle relativement éloigné de celui de Bond, quitte à égratigner son image, cigare et grossièreté militaire au bec: "Canard bleu, Oie sauvage ! J'ai l'air d'une putain de volaille mal baisée, tu ne trouves pas ?" Il laissera sa grande morale légendaire et coutumière à ...
Richard Harris ! Oui, Albus Dumbledore, himself, tout en humanité et en sensibilité: le cerveau du groupe ! N'oublions cependant pas qu'il fut l'un des hommes de Peck et Niven dans Les Canons de Navarone. Son rôle dans Les Oies sauvages fait une bonne synthèse des deux rôles évoqués. Un personnage au destin assez prévisible quoique toujours touchant et peut-être aussi étonnant malgré tout, qui ferme le tiercé à la tête de plus hardis comme ...
Hardy Krüger (La Grande sauterelle, Un Taxi pour Tobrouk), l'allemand de service, le Krieger acharné, animé par un rêve africain, impliqué moralement dans l'opération de façon assez paradoxale et qui forme avec Winston Ntshona, l'interprète du politicien à sauver, le duo réellement crucial du film qui examine au scalpel sous ombre d'action une troublante géopolitique africaine.Le beau blond a pris un certain coup de vieux mais se défend physiquement. La future vedette fétiche du réalisateur du film qui l'accompagne, en Version Française, bénéficie de la voix incomparable de Med Hondo, bien plus sérieux que dans ses doublages de Rafiki, l'Âne de Shrek et Eddie Murphy, le flic moustachu. D'ailleurs, à propos de moustaches ...
Ronald Fraser, le flic moustachu de la Patrouille du Bonheur de Docteur Who, également Lord moustachu de Chapeau Melon et Bottes de Cuir, doublé par un autre célèbre flic moustachu, Jacques Marin, en Version Française, est aussi de l'aventure. Mais sans moustaches. Touchant et drôle, il se fait le parangon des braves soldats qui ne payent pas de mine. Tout le contraire de ...
Jack Watson (La Colline des hommes perdus, Le Commando de Sa Majesté), toujours aussi fort en gueule, militaire devant l'Éternel, fou et foudre de guerre, qui vous remet Roger Moore au pas comme personne ! Aussi jouissif pour les uns qu'agaçant pour les autres, il apporte une touche très coloré au tableau !
Tout ce petit monde envoyé en mission sauvetage d'un dirigeant africain par un riche et influent britannique qu'on juge à l'aune changeante au cours du film du personnage de Burton, un personnage aussi froid que flegmatique campé avec brio par Stewart Granger (Le Chien des Baskerville, Scaramouche). Lui-même garde sous son poing un efficace second-couteau, efficacement joué par Barry Foster, le tueur à la cravate de Frenzy !
Plus anecdotique mais essentielle à rappeler dans un film très masculin, Valérie Leon (L'Espion qui m'aimait) dans le rôle de l'un des "remparts" de Roger Moore.
Un grand casting donc, certes, mais bien mieux utilisé que dans bon nombre de métrages au casting cinq étoiles.
Les Oies sauvages, c'est un peu The Expendables mais en mieux: une véritable intrigue plus qu'une réunion de vieux de la vieille, une réunion de vieux routiers de l'action mais de haute volée contrairement aux combibos des eighties, et des péripéties dont l'issue rend les héros plus dignes du titre de leurs cadets des années 2000. Car les Oies sauvages sont la proie des chasseurs et des rapaces les plus vicieux et ne rentrent pas tous de leur éprouvante mission.
Un excellent film de guerre et peut-être aussi d'espionnage qui ravira même ceux, peu adeptes de l'un ou l'autre de ces genres.