Expandables du méga-pauvre avant l'heure.
Certains films, je ne sais pas pourquoi je vais écrire dessus. C'est le cas des Oies Sauvages. C'est vraiment pas un bon film, ça ne serve à rien que j'écrive dessus, pourtant je le fais. Hum...
Plus de 30 ans avant The Expandables, Les Oies Sauvages s'engageait déjà dans la voie du film de mercenaires avec un gros casting. L'occasion de retrouver Richard Burton, Roger Moore et Richard Harris. Le film s'ouvre sur un générique pas inspiré pour un sou qui rappelle, forcément, les génériques des James Bond. Et pour cause, le title designer n’est autre que Maurice Binder, qui a designé bien des génériques de la saga (on peut aussi noter John Glen, un des réalisateurs de la saga, en monteur...). Mais quand je dis pas inspiré, c’est vraiment pas inspiré en plus d’être proche du plagiat :
http://www.youtube.com/watch?v=ItjBLNChqTE
S’en suit après un film relativement dégueulasse, mené par une réalisation tout ce qu’il y a de plus années 70 (dans le mauvais sens du terme) et de plus moche. Le travelling pour changer de valeur de cadre ? Boah, on ne connait pas, rien ne vaut un bon gros zoom rapide immonde en plus d’être parfois hasardeux. J’espère que vous aimez ça, le film en est blindé (et c’est pas du zoom Sergio Leone, je vous le garantis). Je passe outre le découpage aléatoire et l’esthétique assez moche.
Retrouvons-donc notre joyeux trio de tête. Richard Burton, vieillissant, n’en a définitivement plus rien à foutre, il vient là juste pour toucher son chèque tout en se disant secrètement « ah putain c’était quand même plus sympa chez Mankiewicz et Huston ». Burton a toujours été assez blasé dans sa vie, mais là c’est une nouvelle étape de « je-m’en-foutisme » qui est passée. Richard Harris, lui, a envie de bien faire. Sauf que son personnage est mauvais et son jeu vraiment faux. Quant à Roger Moore... Mouarf. Malgré tous ses détracteurs, c’est un bonhomme que j’aime beaucoup. Mais au début du film, il tente un peu une nouvelle sorte de jeu... Et fait une parodie involontaire du jeu de Clint Eastwood : il est stoïque, grogne, et mâche ses mots tout en plissant le regard. Peut-être on lui a trop dit « on ne veut surtout pas que tu fasses James Bond dans ce film ! », du coup il ne savait pas quoi faire.
L’histoire est rigolote tant c’est nul. Ce sont des gentils mercenaires britanniques recrutés par un gouvernement de plus ou moins méchants (oui parce qu’ensuite le gouvernement les trahit, tout ça...) pour aller régler des comptes en Afrique, et sauver un gentil président. Donc ils préparent un commando de 50 hommes. Je me dis « ouah, ça va charcler lors de l’attaque de la prison ». Non, en fait ce sont 50 hommes pour prendre d’assaut deux/trois bâtiments entourés d’un peu de barbelés et trois petits miradors en bois avec des gardes qui dorment. Paye tes enjeux quoi. Bon, suite à des problèmes, leur aventure devra se poursuivre encore un peu en Afrique, face aux hordes armées de l’autre président, le méchant. Comment on dirait dans les jeux-vidéo « ça spawne grave ! ». Oui, car y’en a partout. Du coup, on enchainera des scènes d’action assez nulles, et surtout irréalistes comme pas permis (sérieux, ça aurait pas été le bout du monde de se payer un consultant militaire pour leur apprendre au minimum comment tenir leurs armes).
Tout ce bordel, pendant que le gentil président noir, un peu attardé sur les bords, ne peut pas marcher tout seul, donc doit se faire trainer en permanence par les soldats tout en sortant des lieux-communs sur l’humanité et la gentillesse dans le monde. Les 3/4 du temps, j’ai pensé à Rowan Atkinson se faisant porté en bon gros chieur par Charlie Sheen dans Hot Shots 2. Mais c’est littéralement la même chose là. Puis les scènes d’actions s’enchainent, le commando se retrouve séparé après la destruction d’un pont de 3 mètres de haut qui traverse une rivière de 1,40m de profondeur... Wouah, quel challenge. L’occasion également d’apprendre qu’on peut se faire mitrailler par un petit bimoteur de tourisme. Je ne savais pas que ces appareils étaient équipés de mitrailleuses et de bombes. Enfin j’imagine plus aisément qu’ils n’avaient pas les moyens de se payer un vrai avion de combat. Puis enfin, pour finir, le petit détail qui fait la différence sur les films du genre : la grenade qui tue EN PERMANENCE au moins 4 personnes. C’est obligé, c’est mathématique. Elle est lancée n’importe où, mais tombe au moins sur un groupe de 4 personnes, qui font d’ailleurs un bond pas possible.
Film en carton, et en plus je l’ai acheté.