Le cinéma d'aventure est friand de ce type de films qui réunit plusieurs têtes brûlées ou mercenaires pour une mission périlleuse voire quasi impossible ; on se souvient des Sept mercenaires et des 12 salopards entre autres... Le cadre westernien et de la Seconde guerre mondiale ont ici laissé la place à une intrigue plus moderne qui se situe en Afrique en 1978, et qui vise à soustraire un leader politique de ses ennemis corrompus. Le film ne se contente pas de décrire avec une évidente sympathie cette audacieuse mission, mais en profite pour dénoncer ceux qui de loin, provoquent les coups d'Etat selon leurs intérêts (en l'occurrence un banquier londonien) et facilitent l'accession au pouvoir d'un dictateur ou sa destitution. Le scénario attire donc l'attention sur ce type d'intervention pas très propre et qui est toujours d'actualité. S'ajoutent au passage quelques couplets sur la colonisation et le racisme en Afrique du Sud, c'est pourquoi ce film n'est pas si basique, et malheureusement, malgré son quarteron attachant de stars, il est passé inaperçu à sa sortie et fut même regardé un peu de travers par les critiques qui n'ont rien compris, en le jugeant un peu réactionnaire et en l'assimilant à un vulgaire film d'action. Il faut donc s'élever au-dessus de tout ça et profiter du spectacle offert par le vétéran Andrew McLaglen, car de l'action, il y en a effectivement, et même quelques bonnes scènes musclées, réglées par un certain John Glen, alors réalisateur de seconde équipe, et futur réalisateur de quelques James Bond. On retrouve en plus du quatuor de stars Burton, Harris, Kruger, Moore, le pittoresque Jack Watson dans un rôle de sergent pète-sec dont il était coutumier, et Stewart Granger (le banquier véreux) qui n'avait pas tourné depuis presque 10 ans. Tout en véhiculant de petits messages envoyés de-ci, de-là, c'est un film d'action à l'ancienne, au charme spécial et attrayant, qui s'inscrit parmi les films de commando ; je l'ai revu récemment, et mon impression n'a pas variée.