Le film est construit de manière similaire au Jaws de Spielberg : une première partie centrée sur les personnages, plutôt étrangère au genre de l’horreur. Une seconde partie, tant attendue, qui fait la part belle à la créature éponyme. Cela étant, la première partie d’Hitchcock traîne en longueurs et frivolités, et retarde un peu trop le premier raid aérien des goélands, scène saisissante d’un après-midi d’anniversaire infernal. Dès lors, les séquences gagnent en intensité, passant de la scène de l’école à celle, marquante, de l’attaque du grenier.
Hitchcock aime à confronter les points de vue, chacun y allant de son interprétation : pour quelle raison des animaux, théoriquement inoffensifs, s’attaquent enragés à l’être humain ? Certains iront de leur argument anthropomorphiste, d’autres brandiront la science pour nier l’évidence. Qu’importe la raison nous dit Hitchcock : la peur naît justement de de l’incompréhension rationnelle de ces attaques qui, par nature, ne sont pas disposées à correspondre aux canons de l’entendement humain.