L'intrigue se déroule dans une petite ville portuaire de Californie. Une jolie blonde y rejoint l'homme qu'elle vient de rencontrer et Hitchcock s'attarde assez longuement sur les relations de Mélanie avec la famille de Mitch et de son voisinage.
Et on se demande où le réalisateur veut en venir avec ces bavardages stériles, ponctués d'allusions sexuelles, et ces seconds rôles sans intérêt particulier. La situation parait, à ce moment du film, si anodine qu'elle en devient étrange.
Dans ce récit trop tranquille pour durer, Hitchcock se décide enfin à introduire le fait marquant: l'agressivité soudaine des oiseaux.
Placé devant cette dramaturgie un peu terne, le spectateur tente d'y découvrir un sens métaphorique -parce qu'on n'imagine pas que le cinéaste n'a rien d'autre à signifier que la menace et le danger insolites que présentent des volatiles subitement devenus furieux.
Métaphore sociale? L'hostilité meurtrière des oiseaux pourrait -t-elle signifier l'hostilité d'une population rurale rétrograde, dérangée par la sensualité et la liberté de Mélanie? Quoiqu'il en soit, l'intrigue n'en est pas davantage passionnante; d'autant qu'on est peu convaincu sur la forme -parce que ces séquences sont techniquement médiocres- par les raids de corbeaux, mouettes et autres piafs révoltés.
Tournant le dos aux intrigues à suspense les plus traditionnelles d'Hitchcock, "Les oiseaux" sont un sujet aussi prometteur, aussi singulier, que décevant.