Tout le monde connaît "Les Oiseaux" d'Hitchcock. Enfin, je l'espère. Qui n'aura jamais entendu parler de ce chef-d'oeuvre cinématographique, de cette réussite artistique, de ce prodige technique? Que ceux qui ne connaissent pas tentent de le connaître, et que ceux qui le connaissent ne l'oublient jamais. Aujourd'hui, l'on va donc parler des "Oiseaux".
D'un côté, j'admire ce film, mais de l'autre, je lui reconnais des détails qui gênent le visionnage, et l'empêchent d'atteindre la note parfaite. Et cela est amplement regrettable; principalement dû à un défaut de rythme, ce qui gêne tant se trouve dans la première partie du métrage, alors que l'intrigue peine à s'élancer; mais c'est Hitchcock, et c'est normal que de devoir tant attendre pour s'envoler; une fois le départ annoncé et le décollage réussi, l'on survole les horizons du plus grand des cinémas, de l'art d'un génie.
Techniquement parfait, le film surprend tout autant qu'il bluffe; les plans, magnifiquement bien cadrés, amènent une réelle classe à l'oeuvre, et prouvent que le maître du genre, eh bien c'était carrément Hitchcock. Chef-d'oeuvre du cinéma d'épouvante, "The Birds" fait preuve d'une maîtrise toute particulière, entre la beauté esthétique et la tension animale.
"Tension" est un mot que l'on retrouve, par ailleurs, extrêmement régulièrement dans l'oeuvre. Non sans en souffrir. Épuisant, le film ne laisse plus aucune seconde de répits une fois que la première attaque sérieuse a retenti dans le crâne du téléspectateur, et que les premiers morts s'amoncellent dans le paysage.
Impressionnant de par la beauté de ses couleurs, le film affiche un technicolor sublime de richesse graphique, et purement jouissif de tant de finesse picturale. Oui, je le dis, le film est tellement beau qu'il est extrêmement complexe d'en parler, tout autant que le jeu d'acteur, parfaitement maîtrisé et imposant, amène une classe sidérante à l'oeuvre globale. A noter, parmi eux, une Suzanne Pleschette attachante, ainsi qu'un Rod Taylor charismatique et convaincant.
Le propos même de l'oeuvre est extrêmement bien géré, et foutrement bien pensé; devant les saloperies que l'Homme impose à la nature, qu'il détruit à petit feu, il doit exister un moment où les rôles s'inverseront, où la nature elle-même chargera aux côtés de ses valets, les oiseaux, pour prendre sa revanche, et rétablir l'ordre naturel des choses.
Certes, c'est couillu; mieux, c'est encore plus courageux que 300 spartiates. Mais le pire dans l'histoire, ou le meilleur ( cela dépendra de votre vision des choses ), se trouve sûrement dans le ton même de l'oeuvre : devant tant de pessimisme et de force brutale, il n'est aucun happy end d'envisageable : le destin de l'humanité doit s'achever dans la plume et la sang, et récolter le fruit même de ses pêchés.
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