Un film qui fait du bien.
C'est ainsi que peut se voir qualifié Les Patriotes, film d'espionnage d'une modestie qui lui rend honneur. Le jeu extrêmement sobre et charismatique d'Yvan Attal y est pour beaucoup. Nous devenons nous-mêmes bien pensifs face au faciès songeur et lointain de cet agent de l'unité 238, branche indépendante du Mossad en Israël. Au travers de plusieurs missions en France et aux Etats-Unis, on découvre sans réelle surprise les sales coups retors d'une agence obsédée par la crainte d'un Holocauste 2.0.
Servi par un casting aussi surprenant qu'efficace (Sandrine Kiberlain, Emmanuel Devos, Bernard Le Coq...), pas d'ennui devant le long-métrage d'Eric Rochant. Lent, bien ficelé, au scénario simple qui ne cherche qu'à exposer sans manichéisme l'absence de limites et de coups de poignards dans le dos des chefs de service.
Une bande-son peu fournie mais prenante saupoudre l'ensemble d'une portée tragique et d'un certain souffle qui ne retombe pas avant l'arrivée du générique.
Un petit bijou, qui nous rappelle que le cinéma français est loin d'être à mettre de côté.