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Quand deux enquêtrices amatrices partent en vrille

« Les gens ont une passion pour le mal ». Avec une scène d’ouverture qui met les deux pieds dans le plat, Jean-Christophe Meurisse s’attaque de nouveau à un fait divers, cette fois-ci très français.

Et c’est à Nantes, lieu-dit du massacre de la famille Dupont de Ligonnès, dont s’inspire librement le film, que s’est déroulée la première de Les pistolets en plastique.

Entre la mise en scène de l’hyper-présent s’étonnant de rien d’Apnée, et la violence extrême tournée en dérision d’Oranges Sanguines, Meurisse revient tout en équilibre entre ses deux précédents films.

Susceptibles s’abstenir, il faut s’armer de son second degré le plus tolérant pour apprécier l’esprit malaisant du réalisateur qui aime confronter le fou rire à l’horreur absolue. À ceux qui crieraient au sacrilège, Meurisse évoque ce qui est pour lui l’une des fonctions premières du cinéma ; représenter les monstres pour qu’il y en ait moins dehors.

Le réalisateur entretient justement un goût prononcé pour ces monstres et ces méchants, qu’il met en scène avec un plaisir coupable. Car cette monstruosité quasi-jubilatoire, qui s’apparente moins à une noirceur véritable qu’à l’art de la rupture chez les acteurs et actrices, existe chez tous ses personnages.

Personnalités volontairement outrancières, borderlines à l’excès, tout le monde termine par exploser, qu’il soit bon ou mauvais. Résultat ; deux bobonnes apprenties enquêtrices développent un goût prononcé pour la torture, un innocent cowboy passe ses nerfs sur une femme enceinte et l’assassin poétise en tentant de se contenir.

De la concierge qui compile racisme, xénophobie et homophobie (rien que ça), aux policiers débraillés qui ne parlent pas un mot d’Anglais, Les Pistolets en plastique vient enrichir la galerie de personnages haut en couleurs, plus franchouillards les uns que les autres, que Meurisse met un point d’honneur à filmer. 
Malgré ça, et avec un contraste déstabilisant, il réussit à instaurer une tension palpable jusqu’à montrer l’horreur du massacre. Si bien qu’on ne sait plus sur quel pied danser. KLM

katell-lm
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le 13 juin 2024

Critique lue 287 fois

katell-lm

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