Il y a toujours ces films que l’on adore regarder encore et encore, et il y a Luc Besson, qui arrive à nous resservir la même histoire dans des films différents.
On l’avait compris depuis longtemps, Besson est un fervent admirateur des jolies jeunes filles aux jambes interminables et qui s’en servent pour se battre. Seulement après avoir été un réalisateur reconnu et méritant, Besson s’est enfermé dans un genre, ne sachant plus se renouveler.
Déjà, Valérian et la cité des mille planètes avait comme un arrière-goût de Cinquième Elément, film mal accueilli par la critique malgré les moyens techniques utilisés.
Luc Besson s’essouffle, se fatigue, mais revient malgré tout avec Anna, la nouvelle meilleure amie de Lucy !
Certes l’actrice - Sasha Luss - nous faire rire, visage fin et regard naïf, elle nous rappelle quelques fois Leelou, l’une des meilleures personnages créé par Luc Besson dans Le Cinquième Elément.
Besson est le réalisateur à gros budget ; il ne prend plus de risque et reprend des éléments d’histoires malheureusement déjà exploités dans sa filmographie voir même dans d’autres (le formidable Red Sparrow de Francis Lawrence). La source à laquelle il s’est abreuvé toutes ces années est totalement asséchée.
Le personnage nous est présenté comme une future mannequin dont la vie va changer et s’améliorer.
Le début du film introduit le meilleur retournement de situation que l’on puisse malencontreusement espérer. Passant de mannequin à tueuse, Anna nous intrigue.
Puis le film se lance dans un allé et vient entre présent et passé, comme si Luc Besson nous disait « hey attendez j’ai oublié de vous montrer quelque chose ! »
. Il essaie d’adopter une réalisation originale qu’il ne maitrîse pas, où la temporalité du film est changée. Croyant nous captiver il ne fait que nous perdre totalement.
Résultat : on se retrouve avec des flash-backs qui tentent de nous expliquer la scène cachée sous la scène présente, alors que l’intrigue - si on peut appeler cela une intrigue - est devinée depuis longtemps.
Finalement il n’y a pas de fil rouge, pas d’histoire dessinée, juste un défilé de scènes d’action et d’amour, censé animer le coeur des plus bagarreurs et attendrir celui des plus sensibles.
Les relations entre personnages sont à peine construites, juste énoncées. Luke Evans et Cillian Murphy se retrouvent dans des rôles de figurants amants, présents uniquement pour rendre Anna désirable et créer un semblant de profondeur.
Voilà Anna : un enchaînement de scènes de combats sur fond de soi-disant quête de liberté. Une histoire qui aurait pu être plus étoffée mais reste vide et peu approfondie. Le film n’a aucun relief, il semble tout simplement énumérer les ingrédients de blockbusters qui ont déjà réussi à Luc Besson. Anna ne présente aucun effort ni aucune ambition, à part celle d’espérer remplir les caisses d’EuropaCorp.