Avec Love Lies Bleeding, Rose Glass se joue de la frontière entre l’amour et la haine. Les relations qui lient ses personnages, toujours passionnelles, éclosent et s’épanouissent dans une violence omniprésente. Car dans cette Amérique de second plan, peu reluisante, quasi-clandestine, l’amour le plus grand appartient à celui qui frappe le plus fort. Lou et Jackie en sont le parfait exemple. Leur histoire d’amour naît dans une salle pour culturistes, où l’objectif est de constamment repousser ses limites. Cette idée du « no pain no gain » (pas de profit sans souffrance) traverse le film et s’impose à tous les personnages.
La réalisatrice les pousse jusque dans leur retranchement, et interroge constamment la véracité de leur amour. Film coup de poing, Glass ne laisse aucune place à la faiblesse.
Le duo Katy O’Brian/Kristen Stewart est sans doute la plus belle réussite du film. Le couple, comme le jeu des actrices, fonctionne comme deux forces opposées qui s’entraînent mutuellement dans un déchaînement de fureur.
Bercé par un ciel étoilé enivrant, rythmé par des notes électroniques qui nous ramènent dans les années 80’, et éclairé par des néons alarmants, Love Lies Bleeding flirte avec un cinéma de genre qui se rapproche d’une science-fiction romantique. Glass conclut son thriller sous stéroïdes dans un élan de libération féministe psychédélique. KLM