J'aime beaucoup la causticité de certaines comédies récentes, notamment françaises, et celle-ci n'y fait pas défaut. J'ai eu quelques fous rires durant le film, malgré un rythme qui vacille un peu. Tout n'est pas très intéressant, le film saute de saynète en saynète, cela manque parfois de liant, et elles ne se valent pas toutes.
Mais quelques scènes sont vraiment très réussies, notamment grâce à un casting très fourni, et qui recèle quelques pépites, entre les têtes bien connues, et les surprises bienvenues. A commencé par la voisine, qui est jouée par Lula Hugot, il me semble, avec son monologue sur le voisinage et son franc-parler. Il y a quelque chose que je trouve assez paradoxal dans son personnage, car même si elle parait "légèrement" xénophobe sur la forme, elle finit par exprimer, peut-être malgré elle, la merveilleuse diversité qui compose le quartier. Le duo de flics, joués par Aymeric Lompret et Vincent Dedienne m'a aussi beaucoup mis au sol, de par leur très grande maladresse à essayer de parler anglais, et leur manque de concentration. Anne-Lise Heimburger en commissaire m'a aussi pas mal bluffé dans son énergie.
Le film assume tout de même son taux de "30% de dégueulasserie" règlementaire, avec gratuité et cruauté (qui, disons-le, n'est pas toujours pertinent), jusqu'à reproduire le multiple assassinat, avec une note unique rythmant la scène, mais dont sa fréquence augmentera de plus en plus vite, jusqu'à devenir quasi insoutenable. L'idée n'en reste pas moins intéressante, et dénote avec le reste.
Au-delà du cynisme du ton, le film n'en reste pas moins très humaniste, et arrive à montrer une beauté franchouillarde de manière légèrement détournée. Entre ce parisien résilient en terrasse malgré la pluie abondante, ou en allant jusqu'à la mignonnerie ultime des dernières secondes du générique de fin. On pourrait même trouver un peu grossier le happy end, mais il permet de contrecarrer l'ignominie du sujet, et de partir un peu plus léger.
Bref, un film qui m'a beaucoup fait rire, il arrive à manier le malsain pour en tirer quelque chose de presque pertinent. Cela n'en reste pas moins un film qui part un peu dans tous les sens, et qui dépasse certaines lignes rouges un peu gratuitement, mais arrive à peu près toujours à retomber sur ses pattes.
(Vu le 29 juin 2024 au cinéma)