Il nous avait convié, en 1986, au vingtième anniversaire de leur rencontre; Claude Lelouch nous invite à partager quelques uns de leurs vieux jours.
Anne Gauthier rend visite à Jean-Louis Duroc dans son EHPAD. Elle est encore alerte et coquette; lui est un vieillard très diminué dont la mémoire vacille, perdu dans ses pensées et, précisément, dans le souvenir confus de son amour de jadis, éphémère, avec Anne.
Il y a des instants d'émotion dans ce film d'octogénaires, mais il y a surtout une forme d'impudeur dans la façon de filmer la dégénérescence pendant 1h30. Surtout que Lelouch radote son "Un homme et une femme"" en glissant au besoin dans ce film des extraits de son oeuvre la plus célèbre.
En définitive, je fais comme Anouk Aimée: j'observe mois Jean-Louis Duroc que Jean-Louis Trintignant au bout de sa vie. Et l'acteur renvoie à mes souvenirs cinématographiques bien plus sûrement qu'au personnage que l'acteur incarne ici. Surtout que le scénario tient à peu de choses, à rien en fait. Lelouch n'est pas très intéressant, ni dans ces retrouvailles de cinéma, ni dans l'évocation de la vieillesse ennemie et du temps qui a passé. Il glisse dans la conversation entre Trintignant et Anouk Aimée des mots, des formules qui sont plus d'esprit que de sensibilité. Et le cinéaste finit par ennuyer.