Eric (Jack O’connell), jeune délinquant de 19 ans, au caractère bien trempé et au très fort degrés de violence retrouve son paternel Nev (Ben Mendelsohn) condamné à purger une peine de prison à perpétuité. Père et fils se connaissent à peine puisque Nev est en cabane depuis le plus jeune âge de sa progéniture. Eric, sans point de repère, a fini par mal tourner, au point de s’être fait incarcérer pour meurtre.

L’arrivée de ce "surclassé" dans ce monde d’adultes connu pour sa dureté (un traitement réservé aux jeunes individus les plus violents) va commencer comme un exutoire et un moyen de ne pas passer pour un faible en usant des provocations (le passage à tabac d’un voisin de cellule suivi par une confrontation musclée et "bien huilée" avec les gardiens).

Comme pour beaucoup de films carcéraux des années 2000, David MacKenzie choisit une approche tournée vers le réalisme du milieu où la violence est omniprésente. Faire ses preuves par la force et trouver une bande est ici primordial pour ne pas finir dérouillé en permanence et jouer les larbins ou encore servir d’objet sexuel. Avec un père qui connaît les moindres recoins du pénitencier et qui s’est acoquiné au grand caïd des lieux, cela paraît forcement plus simple de s’acclimater, mais voilà, Eric ne cherche pas un traitement de faveur, il veut se faire tout seul, c’est aussi pour lui une façon de s’opposer à son père, coupable de l’avoir délaissé...

Le relationnel père/fils est particulièrement bien traité et il s’agit surement de la plus grande réussite du film. Une dualité s’en dégage mais au fond les liens du sang et l’amour paternel reprennent le dessus, ce qui donne lieu à des scènes touchantes. Le film n’échappe cependant pas à certains clichés (mais lorsqu’on choisit de jouer la carte du réalisme, peut on vraiment y échapper ?) : directeur ordurier, règlement de comptes et jalousies entre détenus, matons qui ferment les yeux sur certaines pratiques, agressions dans les douches, gros caïd toujours actif en détention...

le réal' a en revanche la bonne idée de s’étaler sur un terrain à caractère social, celui de la réinsertion après peine. Eric est invité à rejoindre le groupe de parole de gestion de la violence d’un psychologue (Rupert Friend) afin de l’aider à se canaliser. Le psy va jouer un rôle de médiateur pour le jeune homme, l’aider à exprimer ce qu’il cache au fond de lui et le libérer de ses excès de colère. Le travail n’a rien de facile comme on pourra le constater mais s’avère précieux et donne même lieu à des dialogues parfois cocasses entre les participants.

Quant à la prestation de David O’connell au jeu très inspiré, elle est stupéfiante. Complètement habité par son rôle, c’est une véritable révélation, livrant ici une prestation des plus intense...

Abreuvé d’amour et de haine, le film de David MacKenzie laisse éclater ses instincts bestiaux pour mieux s’adoucir. Cette recherche de rédemption paternelle en milieu carcéral ne laissera pas de marbre !!!
Yoann_Carré
8
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le 1 déc. 2014

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Yoann_Carré

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