Entre soleil et poussière, c'est dans une zone minière abandonnée en Ossétie du nord, où transitent de gros camions bruyants que vivent Ada et son frère Dakko. Coincés entre leur maison sans confort et leur travail, Ada tient une sorte de boutique solidaire, ils tournent en rond. Comme ces voitures épave qui s'affrontent dans des rodéos interminables. Bruit et poussière toujours. Et des éclats de rire. Le frère et la soeur se soutiennent dans cette existence aussi aride que les paysages. Ils rient souvent, chahutent comme les enfants qu'ils sont et se plient aux exigences paternelles. On se touche, on se sent dans cette famille mais on se parle peu. Le minimum, on va à l'essentiel. L'arrivée du frère aîné qui vit en ville va précipiter leur quotidien. Ada a fait venir Akim d'urgence (un père qui serait à l'article de la mort). C'est elle qui n'en peut plus. Doublement prisonnière : de son père qui a caché son passeport et ne veut pas qu'elle s'en aille. De son handicap, suite à un acte de terrorisme sur son école, qui demande une nouvelle opération que son père refuse.
Abordé avec réalisme par Kira Kovalenko, interprété avec naturel par Milana Aguzarova, ce thème nous prend à la gorge mais surtout nous pose sous les yeux un regard, celui d'une contemporaine d'Ada qui a pu suivre un autre chemin. Sans juger. En nous laissant entrevoir un espoir. Et posant la question : que faire de cette liberté ?