Alors que la guerre de Sécession fait rage, un propriétaire d'un immense domaine, joué par James Stewart, veut se tenir à l'écart du conflit, lui et ses huit enfants, son épouse étant décédée en couche seize ans plus tôt. Mais la réalité va venir le rattraper...
En regardant l'année de production du film, 1965, on jurerait voir un Western des années 1950, avec ses bonnes valeurs morales, James Stewart, et quelques trognes du genre, comme la présence de Patrick Wayne ainsi que des copains de John Ford qui viennent y passer une tête. Mais plus que ça, je trouve que c'est un film vraiment touchant sur l'inutilité de la guerre, souvenons-nous qu'au même moment la guerre au Vietnam faisait rage, ainsi que sur la quête d'un père. Celle de retrouver son fils cadet, surnommé Boy, enlevé par les confédérés car il portait une casquette de sudiste trouvée dans une rivière non loin de là.
James Stewart porte le film la tête et les épaules hautes, et en soi je le trouve magnifique de dignité, comme il le prouvera durant les 105 minutes à venir. Avec parfois une pointe goguenarde quand il se pointe toujours en retard accompagné de sa famille à l'église, mais qui va aussi dans la marche du temps lorsqu'il accepte qu'un soldat épouse sa fille. Tout en conversant avec la tombe de son épouse dans des scènes aux accents très Fordiens ; Andrew McLaglen était un ami et assistant du célèbre réalisateur, d'où l'emploi du fils de John Wayne dans le film.
Même si la question raciale est également présente, mais évacuée vite fait, Les prairies de l'honneur ne les montre pas comme serviles, mais eux aussi avec leur part d'humanité, en particulier via ce jeune homme qui va faire un geste capital envers ce fameux Boy.
Bien que le film soit ignoré aujourd'hui, malgré son succès à l'époque, Les prairies de l'honneur est un Western à l'ancienne au moment où Hollywood commençait à prendre un autre virage. Quand on voit un acteur comme James Stewart, dont je me demande s'il a fait un seul mauvais film, je ne peux qu'adhérer à son humanité, quand bien même elle parait naïve aux yeux de certains...