Western pacifiste et anti esclavagiste assez sombre, aux atmosphères variées et bien rendues

Un western dont l’arrière-fond est la guerre de sécession : en Virginie, un fermier veuf vit avec ses cinq garçons et une fille. Anti esclavagiste, il maintient sa famille à l’écart du conflit Nord Sud. Mais son cadet est embarqué par erreur comme prisonnier du Nord et cela le plonge tardivement dans les horreurs de la guerre.

Le film est plutôt pacifiste mais est-ce vraiment une surprise dans la filmographie de Andrew Victor McLaglen ? Il nous étonne souvent par des positions moins convenues que ce que nous incite à penser la forme et les sujets de ses films.

Notamment, la thématique antiraciste est presque toujours présente, elle est parfois comme ici presque centrale (Le Dernier Train de Frisco, avec la communauté chinoise) et parfois anecdotique (Cahill, Les Cordes de la Potence, avec les indiens).

Est-ce que le scénario de James Lee Barett intégre à cette époque, celle du Vietnam, les nouvelles manières de considérer la guerre ? Mais on est seulement en 1965 et le rejet de la population américaine est encore débutant (c'est à partir de 1968 qu'il deviendra massif) aussi l'option antiguerre, homogène dans ce film, semble être bien assumée par le réalisateur et le scénariste avant cette évolution sociétale américaine.

Le film est plutôt noir et tragique, surtout dans sa seconde partie, avec de très belles et courtes scènes de guerre ou de violence, parfois seulement suggérées. 

Il sort la même année que le "Major Dundee" de Peckinpah et face à ce grand western qui mêle guerre de sécession et guerres indiennes, plus flamboyant et captivant, il n’est pas ridicule - ce qui est le cas de bien d'autres productions de l’époque. 

La réalisation est tres soignée et inspirée pour l'ambiance familiale, l'ambiance fermière ou les scènes de guerre (autant les séquences de batailles que celles de l’après-combat).

Les rapports entre les gros plans, les plans moyens et le reste du décor dans ces scènes sont particulièrement réussis.

Et bien sûr on a un James Stewart superbe en patriarche rigide, meurtri, combattif mais traversé par des raptus de désespoir.

C’est le premier rôle de Rosemary Forsyth avant Le Seigneur de la Guerre - The War Lord.

(Note de 2018, publiée en nov. 2024)

Michael-Faure
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le 26 nov. 2024

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