Écrire en cliquant Les Professionnels puis en scrollant pour éviter les pubs, puis créer une critique. Résultat: le bonheur de lire plein de super-critiques et de voir que je ne suis pas seul à admirer ce casting un par un, et une par une, tellement chaque individu est trop fort et sa place dans l'esprit du groupe superbement balancée. Notamment quand l'archer Woody Strode et l'artificier alternent leurs boums, en musique, avec une maîtrise visuelle et un scénario bien écrit.
Bon il y a quelques lenteurs, certes, on se perd un peu dans le désert, mais après le rebondissement final (pas de spoil), Burt Lancaster sort du lot, et juste avant, c'est un Jack Palence convainquant qui nous parle de révolution et des désillusions qui s'ensuivent.
Claudia Cardinale y est charismatique à couper le souffle (pas comme dans sa très laide photo SC), mais le réalisateur et le scénariste tiennent à nous montrer qu'elle soit terriblement malmenée, et que les dialogues qu'on lui fait dire et les scènes qu'on lui fait jouer soient absolument typique du machisme incroyablement évident et décomplexé de l'époque: soit belle et tais-toi, fait tapisserie quand les hommes se battent, joue le rôle de la pauvre victime kidnappée sans défense, qui essaie de s'échapper toute seule mais n'y arrive pas; tout comme la Mexicaine, qui soi-disant dit toujours oui, et finit par se faire descendre comme un quelconque soldat de rang, ces fameux hommes gris nommés "chairs à canon" en 1917, l'année où l'action se déroule.
Heureusement, pour sauver la mise, l'héroïne Cardinale démontre sa maîtrise d'un jeu de regards bouillants, et balance un ou deux excellents dialogues chaux et cinglants.
J'y ai trouvé plein de trucs qui ne sont nulle part ailleurs, une chaleur torride de la Vallée de la Mort et de la Vallée du Feu qui fait transpirer rien qu'en regardant. Des acteurs qui savent vraiment jouer ensemble comme des potes mais qui sont des vrais pros, un western sans cow-boys mais avec des chèvres, une fausse tempête de sable et des scènes de nuit tournées en plein jour, et le jeu du boss Lee Marvin dont on se demande comment il faisait pour si bien jouer en étant bourré. On est très pudique quand on abat un cheval, sans le montrer, hors champ de vision, mais on montre une scène d'exécution de soldats en gros plan absolument sans scrupules, comme quoi la vie n'a pas la même valeur pour tous. Et les 100 000$ pour la belle? un autre question posée pendant le film, qui reste un mystère non résolu.
Au final, la vraie libération de cette dame, on ne s'y attendait pas du tout.