Un pesticide transforme les vignerons et agriculteurs des terres cévenoles en zombies, et une jeune femme qui est venue en train pour y voir son fiancé va devoir leur échapper.
Sauf erreur, Les raisons de la mort, très bon titre, est le premier film français à montrer des morts-vivants, dont la transformation est ici montrée via les pesticides. Quelque part, Jean Rollin pointait déjà du doigt l'ajout de produits dans le traitement des vignes par le biais du genre horrifique, et l'idée sera reprise dans un film de zombies, La revanche des mortes-vivantes.
En dépit de moyens qu'on sent réduits, le résultat tient vraiment bien la route, et ce n'est pas en expert en Rollin qui le dit. Alors oui, les acteurs ne sont pas très justes, mais l'image a parfois une sacrée gueule, avec notamment cette brume qui envahit les vignes, les maquillages sont réussis avec un aspect purulent, et on se laisse volontiers prendre au jeu, en faisant abstraction de certaines facilités scénaristiques.
Mais surtout, si on croise Serge Marquand en paysan, la grande surprise du film est de voir Brigitte Lahaie, qui incarne une jeune femme blonde mystérieuse barricadée dans une des maisons du village cévenol. Alors non seulement elle est d'une grande beauté, mais elle est sans doute la meilleure actrice du lot dans l'expression du jeu, et, ça ne gâche rien, c'est la seule personne à finir à poil dans le film, car comment vérifier qu'elle ne soit pas contaminée ? C'est pour le bien de l'histoire, attention. C'est d'ailleurs la première d'une longue collaboration avec le réalisateur Jean Rollin.
Alors que je m'attendais à voir une daube, j'ai été très surpris, en bien, par Les raisins de la mort, où on sent un amour pour le genre, alors rarissime en France, et qui se sait faire montre d'une ambition formelle avec peu de moyens.