La déchirure
1878 au Texas, une famille tranquille mais atypique sombre dans le tourbillon des guerres indiennes. Atypique puisque le père (John McIntire), veuf venu s'installer une vingtaine d'années auparavant...
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le 8 déc. 2020
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Je ne savais pas qu’Elvis Presley avait joué dans de bons films.
Je me souvenais du Rock du bagne, vu dans un ciné-club il y a de ça quelques années, pas si mal, et quelques bouses hollywoodiennes avec le chanteur de ses dames.
Là, il faut dire que c’est plus un film de Don Siegel qu’un film avec Elvis Presley mais Elvis, tout en fougue y est très bon.
Avec ses paysages arides et désertique, ses cow-boys et ces indiens, on pourrait se croire dans un western. Heureusement, le film va beaucoup plus loin qu'un conte opposant gentils migrants et sauvages indiens.
C’est un film sur le métissage entre la culture occidentale dominante et une culture dominée.
Et là, d’un coup le sujet me parle. Oui, je vis en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, la décolonisation et toutes ces histoires de métissages, je suis en plein dedans, père de deux enfants métisses
Donc, le réalisateur aborde la légitimité du colonisateur à empiéter sur les terres du colonisé.
Il aborde aussi la place des couples mixtes (quand j’écris « mixtes » je parle de ces couples qui mélange deux cultures, deux communautés, deux ethnies).
Au début du film, une phrase st bien emblématique de cette problématique. Un invité, à la fin d'un dîner, félicite la squaw « civilisée » pour sa cuisine.
Elle est tellement bonne cuisinière qu’on pourrait la croire blanche !
Une autre problématique que le film aborde est la place du métis dans la société.
On demande toujours au métis de choisir entre l’une ou l’autre de ses racines pour exister.
Il n’y a pas de places pour ceux qui voudraient vivre pleinement leurs deux cultures.
Pas facile d'être métis, on trouvera toujours un crétin pour te trouver trop cherokee ou trop blanc, chez les cherokees comme chez les blancs. La connerie n'a pas de couleurs.
Ce film en parle très bien et Elvis qui a des racines cherokees de part son arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère Morning White Dove (1800-1835), une Indienne Cherokee. Elvis a dû ressentir une résonance sur ses origines et la vie de son ancêtre mariée à un colon blanc, William Mansell. Elvis Presley semble complètement habité par le rôle.
Voilà enfin un western qui aborde des problématiques sociétales intéressantes. Une rareté dans ce genre qui est avant tout la vitrine de l'impérialisme colonial.
La forme est aussi très sympathique. Le film débute comme une comédie avec chanson country pour finir en drame.
Les rôdeurs de la plaine est un très bon film que je vous recommande, surtout si vous vous intéressez à ces questions de métissages des cultures et des hommes.
Ces questions qui sont toujours d'actualité.
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le 10 juil. 2013
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