J'avoue que dans ma grande générosité j'aurais pu aller jusqu'à accorder une troisième étoile à ces « Seigneurs » infiniment moins catastrophiques que ce que je craignais. On sourit beaucoup, nous marrons parfois, la petite dimension sociale est sympathique et l'on ne s'ennuie jamais devant un spectacle populaire humble et généreux. Après, ne pas se faire d'illusions non plus : Olivier Dahan se foule infiniment moins que pour « La Môme » derrière la caméra, et on sent bien qu'il faut parfois plaire au bon peuple en nous offrant quelques gags lourdauds plus que dispensables. De plus, le message a beau être agréable, il est quand même très cliché : la solidarité, il n'y a que ça de vrai, on ne peut avancer qu'en se serrant les coudes... D'autant que l'on échappe pas à quelques caricatures grossières. Heureusement, les matchs sont filmés avec ferveur et nous offrent quelques vrais bons moments, d'autant que s'il est souvent facile de deviner comment ces derniers vont évoluer, il n'en reste pas moins dynamiques et même parfois émouvants, à l'image de ce 32ème de finale qui m'a donné quelques frissons... « Les Seigneurs » est en définitive à l'image de son casting : inégal. Car si José Garcia et Jean-Pierre Marielle sont impeccables, Gad Elmaleh hilarant et JoeyStarr tout à fait convenable, le numéro de Ramzy est infiniment plus poussif, sans parler de celui de Franck Dubosc, à la limite parfois de l'horripilant. Bref, pas de quoi rentrer dans la cour des grands, mais un divertissement de facture correct, supérieur à ce que fait le cinéma hexagonal et dont on sort presque content : honnête.