Après son premier véritable succès (L’ultime Razzia) l’année précédente, Stanley Kubrick réalise un film antimilitariste provoquant et sensible à la fois. Faisant face à la censure, il ne verra une salle de cinéma française qu’en 1975, une fois celle-ci levée.
En 1916, la guerre des tranchées fait rage et le gagne-terrain ne peut se faire qu’au prix de la vie de milliers d’hommes. Le peu d’importance donné à l'existence humaine est signifiant. Les généraux jouent leurs carrières militaires bien à distance de l’assaut et les promotions se gagnent en fonction des avancées stratégiques. Deux mondes s’opposent. Un colonel ose se rebeller face à l’ordre établi. Son courage et son humanité forment ensemble la force des « Sentiers de la Gloire ».
L’émotion procurée par la force de caractère dont il fait preuve est vive. Il agit tel que nous aimerions le faire dans notre for intérieur. Une lueur d’espoir clôture le film, comme un léger parfum de solidarité dans un univers vide de bienveillance.