Elle en pire
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Le cinéma de genre et les claques en pleine face deviendraient-ils doucement l'apanage de la France et des réalisatrices féminines ? Il y a des films qui, dès leur annonce, vous donnent cette sensation remplie d'espoir qu'un sujet profond, envahissant, ou parfois bouleversant, va être la trame de fond de deux heures intenses. Coralie Fargeat a réussi son coup. L'impact est tel qu'il est difficile de passer à autre chose sans remettre en question sa propre perception de la féminité dans nos sociétés actuelles, et passées.
Personne ne sort vraiment indemne du postulat de départ. Ni les hommes, avides de peau fraîche, constamment à l'affût d'une image érotique qui décidera du comportement à adopter. Ni les femmes, adaptées à un mode de vie compétitif, premier produit de consommation et fières de l'être. Pas de temps mort, un suspense haletant. Les images sont parfois difficiles à supporter, mais toujours dans l'intérêt d'expliquer quelque chose. Comme s'il était important d'amener du dégoût où tout est trop beau, trop propre, irréel.
Le trop plein emmagasiné par une femme depuis sa naissance se déverse finalement de manière logique dans une dernière partie violente et sale qu'on n'osait imaginer. C'est cynique. On change les codes et ça fait du bien. La première image du film, sur Hollywood Boulevard, se rappelle à nous, et la boucle est bouclée, signe des grands films. Il n'y a rien à ajouter.
L'exagération de The Substance réussit son pari et modifie le comportement de ceux qui veulent bien recevoir le message. Un deuxième film d'une réalisatrice sincère, qu'on se languit de revoir à la tête d'un nouveau projet.
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