Un drôle de film qui s’évertue sans cesse à décoller son étiquette de série B tout en cochant toutes les cases du genre. Le propos du film repose sur les liens entre un jeune Ranger (Audie Murphy, toujours aussi difficile à cerner tant son visage angélique ne reflétait en rien sa personnalité et les personnages qu’il interprétait) et son prisonnier (un épicurien qui n’utilise la gâchette que quand c’est inévitable). Si l’estime qui grandit entre les deux hommes lors de leur périple (troisième partie du film après celle de la présentation des personnages et celle de la traque) constitue le cœur du récit, c’est aussi la partie certainement la plus faible.
Désireux de répondre aux exigences du genre, le réalisateur plaque artificiellement quelques scènes d’action alors qu’il aurait été nécessaire d’aborder avec beaucoup de finesse les liens complexes unissant les deux hommes. Du coup, la tension dramatique s’étiole au fur et à mesure du film au lieu de s’intensifier jusqu’à un final qui ne parvient pas à être à la hauteur des enjeux qu’il avait tenté de poser.
L’ensemble demeure cependant tout à fait agréable mais on a cette impression tenace que chaque ambition a été réprimée. Au final, on se retrouve donc avec un film forcément superficiel dans le traitement de ses enjeux. L’amateur d’intrigue forte est frustré et l’amateur de série B riche en péripéties l’est presque tout autant. Beaucoup considèrent ce film comme un des meilleurs avec Audie Murphy (l’interprétation autour de lui est de qualité, les paysages bien choisis et la photo acceptable). Il navigue pourtant, à mon sens, trop entre deux eaux pour emporter totalement l’adhésion.