Aaron Sorkin livre avec ce film une œuvre qui, bien que marquée par la qualité exceptionnelle de ses dialogues et des performances d'acteurs précises, peine à s'imposer en raison d'une réalisation trop conventionnelle. Si la mise en scène reste compétente, elle manque de la profondeur visuelle nécessaire pour véritablement captiver, se contentant de soutenir le récit sans jamais vraiment l'élever.
Le scénario, puisant dans une atmosphère théâtrale, met en scène une intrigue judiciaire où les joutes verbales prennent le dessus, reflétant une lutte intergénérationnelle intéressante mais trop étirée. Malgré la maîtrise évidente de Sorkin pour les dialogues, l'absence d'originalité dans le découpage et la mise en scène finit par peser sur l'ensemble, donnant une impression de monotonie.
Un autre problème majeur du film réside dans sa longueur excessive. Sorkin, pourtant expert dans l’art du dialogue, semble ici prisonnier de son propre style, s’attardant trop longtemps sur des échanges verbaux qui, bien qu’habiles, finissent par perdre de leur impact. Ce manque de concision, combiné à une réalisation visuellement peu audacieuse, conduit à une perte progressive de rythme. Le spectateur, initialement captivé par la tension dramatique et les confrontations intellectuelles, se retrouve confronté à une expérience qui s'étire au-delà du nécessaire, rendant l'ensemble répétitif et lassant.
De plus, la structure du film, très linéaire, n’offre que peu de surprises ou de rebondissements, accentuant ce sentiment de longueur. Les moments qui auraient pu servir à relancer l’intérêt ou à explorer des aspects plus visuels du récit sont sacrifiés au profit d'une continuité dialoguée, créant un déséquilibre dans la narration. Même les performances des acteurs, aussi précises soient-elles, ne parviennent pas à compenser ce manque de diversité dans le rythme et la mise en scène.
En définitive, ce film, bien qu'il soit porté par l'expertise d'écriture de Sorkin, souffre d'un rythme qui s'épuise au fil du temps. Les 2 heures de dialogues intenses, sans autre proposition visuelle ou narrative pour diversifier l'expérience, finissent par devenir lassantes. Ce qui commence comme une brillante confrontation se transforme en une épreuve d'endurance, où l'éloquence des personnages ne suffit pas à maintenir l'intérêt du spectateur jusqu'à la fin. En somme, le film laisse une impression de longueur excessive, rendant l'ensemble laborieux et monotone malgré ses qualités verbales.