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Disponible sur Netflix, Les Sept de Chicago dépeint l'affaire et le procès des Chicago Seven à la fin des années 1960. Un long-métrage que je voulais absolument rattraper au vu du réalisateur et scénariste du film : Aaron Sorkin. Si ce nom ne vous dit rien, c'est que le monsieur est bien plus connu pour son travail d'écriture, notamment sur Steve Jobs, Le Stratège, ou encore The Social Network (chef-d'œuvre). Et pas de suspense, le monsieur réitère l'exploit.

L'œuvre est portée par des dialogues parfaits, d'une justesse sidérante. Les 2h10 de procès défilent à toute vitesse, oscillant entre injustices systémiques et drames humains, entrecoupés d'un humour noir particulièrement corrosif. Sorti pendant les présidentielles de 2020 aux États-Unis, le film critique aussi bien les politiques passées, que le système actuel. Sorkin met à nu l'Amérique, exhibant sa justice bancale, ses inégalités raciales, et sa pourriture institutionnalisée.

À la maestria d'écriture du cinéaste, s'ajoute une science du montage époustouflante. On sent que Sorkin est rompu à l'exercice, et tout s'imbrique à merveille dans cet immense casse-tête judiciaire. L'ensemble est porté par un montage dynamique génial (qui rappelle bien souvent The Social Network), et une construction du récit proprement brillante. Malgré une galerie de personnages particulièrement dense, le scénariste ne perd jamais son spectateur, qui s'approprie immédiatement l'ensemble des protagonistes et enjeux. Chaque personnage est remarquablement caractérisé, en plus d'être porté par un casting absolument fan-tas-tique.

Seuls points noirs au tableau, la réalisation, quoique jolie, reste trop académique, et un soupçon de folie supplémentaire n'aurait pas été de refus. De même, l'ensemble bascule à quelques reprises dans un certain manichéisme. Certaines scènes s'enlisent dans un sentimentalisme un poil exagéré, et pas franchement nécessaire. Mais bon, pas de quoi entacher l'un des meilleurs films de procès de cette décennie.


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le 8 janv. 2025

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