Vu pour la première fois au lycée en cours d'anglais, et je me suis rendu compte en le revisionnant que je n'en avais gardé aucun souvenir, à part l'inoubliable thème d'Elmer Bernstein et la dégaine de Yul Brynner que je découvrais pour la première fois. Il faut dire que la mise en scène de John Sturges est plutôt plate et sans surprise, et que du coup il n'y a que très peu de vraies images de cinéma qui restent en mémoire.
Non, si The Magnificent Seven a gagné sa place dans la légende du western US, il le doit avant tout à Bernstein donc, à son casting et à son histoire qui reprend les grandes lignes des Sept Samouraïs. Une trame archi-classique qui manque un brin d'épaisseur mais qui garde un réel capital sympathie, grâce à deux atouts. Le premier : sa bande de "magnifiques" évidemment, un éventail de personnalités composé avec intelligence - à un détail près puisqu'il manque à mon goût un vrai salopard dans la bande. Le deuxième : le choix de ne jamais placer les villageois à l'arrière-plan du scénario. Le script signé William Roberts ne rate pas une occasion de montrer qui sont les vrais héros de l'histoire. En témoigne la terrible réplique finale prononcée par Yul Brynner, pour moi l'une des plus marquantes jamais prononcées dans un western.
Dommage que Roberts aie souvent choisi la facilité au détriment de l'ingéniosité. Ainsi les mercenaires changent d'avis un peu trop rapidement lors du recrutement, même si en contrepartie cela permet d'entrer dans le vif du sujet assez tôt. De même, le scénario se débarrasse trop vite de certains membres de la bande lors de l'attaque finale, avec des morts un peu stupides sachant que l'on parle là de tireurs chevronnés. Mais ces quelques défauts n'enlèvent en rien le plaisir que l'on prend à suivre la défense du village.
D'autant que Brynner, Steve McQueen, James Coburn et Charles Bronson campent vraiment d'excellents mercenaires flegmatiques. Le personnage de Horst Buchholz, forcément plus agaçant, jouit néanmoins de quelques scènes sympathiques en solo, notamment celle face au taureau décharné. Si Brad Dexter a peut-être hérité du mercenaire le moins intéressant, en revanche j'ai particulièrement été attendri par celui qu'incarne Robert Vaughn, notamment dans la scène touchante qui suit son cauchemar. Face à eux, Eli Wallach offre un numéro de méchant étonnamment nuancé, même s'il est dur de ne pas trouver Calvera un peu con-con sur les bords.
Loin du chef d'oeuvre donc, mais une aventure toujours sympathique à suivre, à la charnière entre deux époques et deux conceptions du western.