Senscritique me donne le vent en poupe, aiguise ma curiosité et mon regard, voilà comment je suis venu, j'ai vu et j'ai été vaincu par les septs samouraïs...
Une place dans mon top 10 et l' envie comme l' appréhension d'écrire sur l'expérience vécue.


Tout d'abord venant d' un ciel menaçant, une troupe de bandits comme des ombres, foncent vers un village enterré que dis-je, écrasé, là bas tout en bas, au pied d'une colline. ils n'attaqueront pas mais ce n'est que partie remise, sursis que devront mettre à profit les villageois pour se défendre, ou de nouveau courber l' échine....


Voilà comment ils vont recruter sept samouraïs, et débute une histoire magistrale où monsieur Kurosawa va prendre tout son temps pendant que ses personnages eux ne s'arrêtent jamais dans un ballet incroyable et puissant qui vous hypnotise, vous secoue, avant de vous lâcher, triste et heureux à la fois.


Le Ciel ce sont les samouraïs ( et les bandits! ), la terre les Paysans. Les premiers méprisent les seconds et les seconds ont peur des premiers. Singulière alliance qui se noue, bouscule les codes, à commencer par le bushido.
Chacun éprouve les limites de son univers habituel. Parmi eux plus que tous, Kijuchiyo, ni tout à fait samouraï, ni encore vraiment paysan, il est le formidable trait d'union, le trublion, l' animal sans vergogne, le singe malicieux, incarné par l 'inénarrable et incroyable Toshiro Mifune. Il est le Ciel qui anime la Terre, la fait sortir de sa torpeur, du trou de sa peur, pour se battre.


Les interactions entre les personnages, entre eux et la nature, entre nous et eux,
font toute la richesse de ce chef d'oeuvre dont vous aurez compris qu'il n' est ni un film de sabre, ni même simplement une fresque d'aventure, il est plus que cela.


Une formidable expérience esthétique où la Nature, les éléments sont un acteur à part entière, pour ne pas dire essentiel. La pluie comme métaphore des bandits, qui tombe sur la tête des paysans, avant que le beau temps revienne, que la Vie triomphe de la Mort ( je vous laisse découvrir à ce sujet les derniers mots mémorables du chef des samouraïs. ). Les fleurs comme métaphore de l' amour naissant, de la montée du désir.
Expressionnisme somptueux, noir et blanc de folie, plans étourdissants, sens du rythme et de la chorégraphie, Kurosawa mérite son surnom de "maitre" ou d'"empereur".


Une implacable exploration de l' âme humaine. Jamais je n'oublierai Rikichi et sa peine secrète, Katsushiro le disciple qui apprend la vie autant que la guerre, Kichujiyo singe trublion aimant de toutes les émotions, et le chef des samouraïs qui mérite à lui seul de revoir le film pour assimiler tout ce qu'il nous transmet.
Je me suis tellement senti avec eux que je voulais intituler ma critique le 8 ème samuraï.


Mais voilà que deux heures de film se sont écoulées, comme des jours qu'on aurait pas vu passer, et que s 'annonce la bataille finale.

Le ballet atteint son paroxysme, les éléments se déchaînent, l'abnégation fait fureur, la lutte pour la Vie prend toute son essence, et c'est le cœur serré, je vous le dis que j'ai laissé mes camarades et ce village après la bataille...


Entre le Ciel et la Terre, les Hommes. Merci Sensei Kurosawa, et à bientôt!


PS: mon rêve de cinéphile est qu'un jour lointain je puisse revoir ce film sur grand écran, pour communier de nouveau...

Créée

le 2 nov. 2012

Modifiée

le 3 nov. 2012

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PhyleasFogg

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